La Première ministre Elisabeth Borne a présenté jeudi 16 juin dans la Vienne les axes de son plan «France Ruralités» afin de répondre au sentiment de relégation des habitants et accélérer le «retour» des services publics.
L'Etat de retour dans les campagnes. Dans la Vienne, Elisabeth Borne a présenté jeudi les contours de son plan pour la ruralité. A Saulgé, village de 1.000 habitants situé en bordure du parc régional de la Brenne, l'ancienne préfète du département a prononcé une véritable ode aux territoires, soulignant que «le temps de l’exode rural est révolu».
«Les ruralités représentent un modèle de qualité de vie, et attirent de nombreux Français», a-t-elle lancé, expliquant que le plan «France Ruralités» permettra «le retour de nos services publics». En voici les principaux axes.
Revitaliser les villes et villages
Principal levier d'action, le programme «Villages d'avenir», doté de 15 millions d'euros et placé sous l'égide de l'Agence nationale des territoires (ANCT). Il complète la palette des programmes lancés par le gouvernement depuis 2017 pour renforcer l'attractivité des villes moyennes et des petites villes.
Ce programme prévoit notamment la mise à disposition de 100 chefs de projets dans les préfectures et sous-préfectures des territoires «les plus ruraux» avec pour objectif d'accompagner les maires dans leurs projets de «rénovation de logements, d'organisation de l'offre de soins ou d'ouvertures de commerces».
Pour revitaliser les communes rurales, Elisabeth Borne a aussi mis l'accent sur les commerces. «Plus de 20.000 communes n'en ont plus aucun», a-t-elle déploré. «Un fonds de 12 millions d'euros a été créé pour financer les installations, son déploiement avance bien avec 75 commerces qui vont ouvrir dès cet été. Nous pérennisons ce fonds sur trois ans», a annoncé la Première ministre.
protéger la biodiversité
Autre mesure, la rémunération des communes pour entretenir et préserver leur patrimoine naturel (forêts, eau, sols) avec une dotation «biodiversité et aménités rurales» portée à plus de 100 millions d'euros qui fonctionnera sur le principe «plus de surface protégée, plus de dotations».
«C’est une mesure de justice, qui incarne la complémentarité entre villes et campagnes. Car quand des maires ruraux se mobilisent pour l’entretien d'une forêt, c’est toute la France qui en bénéficie, en préservant ses puits de carbone, et en limitant les risques d’incendie», a déclaré la Première ministre.
Lutter contre les déserts médicaux
Elisabeth Borne a annoncé la mise en place de 100 «médicobus» d'ici à fin 2024. Dotés de spécialistes, notamment des gynécologues, ils iront là «où il est le plus difficile d'accéder» aux soins.
La Première ministre a salué au passage la proposition de loi Valletoux qui vise à mieux organiser la permanence des soins sur le territoire sans prévoir toutefois de régulation des installations de médecins comme le proposait un amendement transpartisan rejeté mercredi.
Le nombre de maisons de santé, où des médecins peuvent exercer avec des infirmières notamment, doit en outre passer d'environ 2.300 aujourd'hui à 4.000 à la fin du quinquennat, a ajouté la Première ministre.
Améliorer les transports
Pour désenclaver les territoires, un fonds de 90 millions d'euros sur trois ans permettra ainsi d'aider les collectivités à déployer des services de mobilité «innovants et solidaires» pour que les gens «soient moins dépendants de leur voiture».
remplir les logements vacants
Afin de redonner vie aux villages dont l'habitat tombe à l'abandon, une prime de 5.000 euros par logement sera créée pour les propriétaires qui réhabilitent leurs logements vacants ou leurs résidences secondaires, contre une obligation de mise en location.