La préfecture de Savoie a interdit, ce jeudi 15 juin, une manifestation d’opposants au projet de ligne ferroviaire grande vitesse Lyon-Turin pour «risques de débordements» et «craintes quant à la sécurité des forces de l’ordre et des pompiers».
Une grande manifestation contre le projet de ligne ferroviaire grande vitesse Lyon-Turin, prévue ce weekend par des opposants au projet, dont des élus, a été interdite en raison de «risques de débordements», a annoncé ce jeudi le préfet de Savoie François Ravier.
«Il y a des craintes quant à la sécurité des forces de l'ordre et des pompiers», a-t-il déclaré lors d'un point presse, précisant que «2.000 gendarmes et policiers» allaient être déployés dans cette vallée frontalière de l'Italie.
Une dizaine d'organisations dont les Soulèvements de la Terre et les No-Tav italiens prévoient de manifester samedi aux côtés d'élus comme le maire EELV de Grenoble Eric Piolle et la député LFI Mathilde Panot.
Leur but est de dénoncer les impacts écologiques, notamment sur l'eau, de ce chantier «ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins». Selon eux, des travaux vont «détruire la montagne pour les intérêts économiques de quelques-uns, au détriment du vivant».
Ces organisations n'ont pas donné l'évaluation du nombre de manifestants, n'ont pas déclaré certains parcours et pas précisé la localisation du camp de base de la manifestation, a indiqué le préfet.
Selon lui, ils pourraient être «entre 3.000 et 4.000». Il s'agit «notamment des personnes venant de régions extérieures et sans doute de pays étrangers frontaliers, notamment l'Italie et la Suisse». «On nous a signalé la présence d'éléments radicaux, entre 300 et 500», a ajouté le préfet citant des évaluations du ministère de l'Intérieur.
«Considérant la volonté affichée par certains de mettre fin aux travaux, nous craignons des intrusions et des dégradations sur les chantiers», a-t-il souligné peu avant la publication du décret d'interdiction.
Jeudi matin, une manifestation de soutien au chantier a rassemblé environ 200 personnes, dont des élus, maires, députés et sénateurs, devant la gare de Saint-Jean-de-Maurienne.