Le gouvernement a lancé lundi 5 juin une concertation, réunissant élus et professionnels, pour évoquer l’interdiction de nouvelles installations de chaudières à gaz. Cette démarche a pour but de réduire l’impact environnemental de cette énergie fossile.
Si la mesure est effective, elle serait forte au plan écologique. Le gouvernement a lancé lundi 5 juin une concertation, réunissant élus et professionnels jusqu’au 28 juillet prochain, pour évoquer l’interdiction de nouvelles installations de chaudières à gaz.
Le ministère de la Transition énergétique, à l’origine de cette annonce, a néanmoins précisé qu'il ne s'agirait «pas d'une obligation de remplacement», évoquant une évolution «très progressive». Cette source a ajouté que la consultation s’inscrivait «dans le cadre de la planification écologique» voulue par Elisabeth Borne. Elle pourrait «nourrir les textes de loi à venir», notamment le projet de loi de finances prévu pour l'automne 2024.
«Le président de la République nous a fixé un objectif clair en matière de transition énergétique : être le premier pays industriel à sortir des énergies fossiles. C’est une condition si nous voulons atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050», a rappelé devant le Sénat la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher la semaine dernière.
Interdiction des chaudières à gaz : "Réduire les énergies fossiles, c'est réduire la facture et agir contre le déréglement climatique. Il faut que les Français puissent être accompagnés. Nous lancerons prochainement cette concertation." @AgnesRunacher #QAG pic.twitter.com/cA3oMc9hCI
— Public Sénat (@publicsenat) May 31, 2023
D’après des statistiques du Centre d'études et de recherches économiques sur l'énergie (Ceren), 11,2 millions de résidences principales ont eu recours au gaz naturel et au gaz de pétrole liquéfié pour se chauffer en France en 2021.
Vers une généralisation des pompes à chaleur ?
La convention initiée par l’État a pour but de trouver des solutions pour «accélérer la dynamique de dépose des chaudières fossiles (fuel et gaz)» dans les bâtiments, dans le parc tertiaire et dans le parc résidentiel. Le gouvernement a grandement misé sur les pompes à chaleur comme élément de substitution aux chaudières à gaz chez les particuliers et les professionnels.
«Dans le bâtiment, 47% des émissions de CO2 sont liées au chauffage au gaz. Réduire les énergies fossiles dans les logements, c’est réduire la facture, c’est réduire notre dépendance à des énergies importées et donc augmenter notre souveraineté et c’est agir contre le dérèglement climatique», a précisé la ministre devant les sénateurs.
Les émissions de CO2 du secteur du bâtiment en France s'élevaient à 75 millions de tonnes en 2021, bien loin de l’objectif de 30 millions de tonnes fixé pour 2030. «Ceci implique de réduire drastiquement les émissions liées au fioul et au gaz en accélérant le remplacement des chaudières gaz comme fioul et l'isolation des logements», a ajouté le ministère ce lundi.
Dans cette optique, l’État a déjà mis en place des aides spécifiques pour les Français. «Ce mouvement n’est pas nouveau puisque les dispositifs Ma Prime Renov’ permettent aujourd’hui déjà d’accompagner les Français qui souhaitent changer de chaudière et en avoir une non-fossile. Nous avons également pris une mesure importante qui est de ne pas permettre l’installation de chauffage au gaz dans les bâtiments neufs», a rappelé Agnès Pannier-Runacher.