Seize sociétés savantes ont dénoncé le «plus grand essai thérapeutique sauvage connu» sur l'hydroxychloroquine, co-signé par Didier Raoult. 30.000 patients soignés pendant deux ans à l'IHU (Institut hospitalo-universitaire) de Marseille pourraient porter plainte.
Le professeur Raoult toujours sous pression. Il y a une semaine, seize sociétés savantes ont pointé du doigt l'Institut hospitalier universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Didier Raoult pour avoir administré «aux patients atteints de Covid-19 (des) médicaments aussi variés que l'hydroxychloroquine, le zinc, l'ivermectine ou l'azithromycine (...) sans bases pharmacologiques solides, et en l'absence de toute preuve d'efficacité».
Qualifié de «plus grand essai thérapeutique sauvage connu», ce dispositif concernait plus de 30.000 patients Covid soignés à Marseille. Autant de personnes qui pourraient porter plainte.
Loi Jardé
La loi Jardé, votée en 2012, a en effet pour objectif de simplifier le cadre juridique en adaptant les réglementations en fonction des risques encourus pour les personnes participant à ces recherches. «Mais ces 30.000 personnes ne connaissaient pas forcément cette législation, donc elles sont considérées comme potentiellement victimes d'abus de confiance», a indiqué au Parisien le docteur Amélie Boissier-Descombes, présidente de l'Association des victimes d'essais médicaux non autorisés (Avemna).
En avril, l'Agence du médicament (ANSM) a estimé que l'utilisation de l'hydroxychloroquine «expose les patients à de potentiels effets indésirables qui peuvent être graves7.