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Didier Raoult : l’ANSM va saisir la justice après la publication d'une étude sur l’hydroxychloroquine

Sous la pression de la direction des hôpitaux marseillais, Didier Raoult et les co-auteurs ont décidé de retirer la publication. Sous la pression de la direction des hôpitaux marseillais, Didier Raoult et les co-auteurs ont décidé de retirer la publication. [Nicolas TUCAT / AFP]

L’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé, ce samedi 3 juin, son intention de «saisir la justice» concernant une publication co-signée par l’ancien directeur de l’IHU de Marseille, Didier Raoult.

C’est un coup dur de plus pour le professeur Didier Raoult. L’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui s’assure notamment de la fiabilité des produits de santé, a annoncé, ce samedi, au Parisien, qu’elle «s’apprête à saisir la justice». En cause, la publication le 4 avril dernier d’un «pre-print» (une version non relue par des pairs), signée par Didier Raoult et 16 co-auteurs. Cette publication porte sur le traitement des patients atteints du Covid-19 par la prise d’hydroxychloroquine, avec ou sans azithromycine. Environ 30 000 patients auraient été concernés entre mars 2020 et décembre 2021.

Selon l’ANSM, la réglementation n’aurait pas été respectée. «Après analyse, nous confirmons que cette étude peut être qualifiée de RIPH (recherche impliquant la personne humaine) de catégorie 1. Elle aurait ainsi dû bénéficier d’un avis favorable d’un comité de protection des personnes (CPP) et d’une autorisation pour être mise en œuvre», indique un représentant de l’ANSM au Parisien. Ce serait donc une dérive présumée de l’IHU de Marseille, dirigée par Didier Raoult jusqu’en août 2022.

Retrait de la publication controversée

En outre, cette étude a été qualifiée par seize sociétés savantes de médecine de «plus grand essai thérapeutique sauvage connu», ces prescriptions ayant été poursuivies «pendant plus d’un an après la démonstration formelle de leur inefficacité». Le collectif s’est exprimé dans une tribune publiée dans le Monde, le 28 mai.

Sous la pression de la direction des hôpitaux marseillais, Didier Raoult et les co-auteurs ont décidé de la retirer. «Tous les auteurs (dont moi) du pre-print qui fait si peur en montrant que l'on pouvait soigner, ont décidé, par solidarité avec le Pr Lagier menacé par la direction, de retirer le pre-print pour ne pas laisser croire à une trahison de sa part et pour protéger les plus jeunes», a annoncé dans un tweet Didier Raoult vendredi 2 juin.

Mercredi, le ministre de la Santé François Braun avait brandi la menace de sanctions contre ces co-auteurs au Sénat, où il était interpellé sur «une inertie des pouvoirs publics» par Bernard Jomier (écologiste, apparenté PS) face aux dérives de l'IHU de Marseille sous l'ère Raoult.

Le président de l'Université Aix-Marseille, Eric Berton, avait lui aussi estimé, dans un entretien à l'AFP, que cette publciation «ne sert pas la réputation» de l'IHU, qui a besoin de retrouver de la «sérénité». Il craint que cela ne retarde l'autorisation de l'agence du médicament pour que l'IHU puisse reprendre des essais cliniques, actuellement suspendus.

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