Le PS a, pour la première fois, exclu du parti un maire du Puy-de-Dôme accusé de viol sur mineure, a-t-on appris ce vendredi 2 juin.
Une première. La commission de lutte contre le harcèlement et les discriminations du PS a définitivement exclu du parti, pour la première fois, un maire du Puy-de-Dôme accusé de viol sur mineure, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Une jeune militante socialiste de Montluçon (Allier), Chloé Darochas, avait déposé une plainte en 2020, classée sans suite depuis. Elle affirme avoir été contrainte à une relation sexuelle en 2017 avec un autre militant, Anthony Palermo, alors qu'elle était âgée de 16 ans, lui-même ayant 21 ans au moment des faits.
Anthony Palermo a depuis été élu maire de Saint-Eloy-les-Mines (Puy-de-Dôme), commune de 3.500 habitants, en 2020.
L'élu «ne conteste pas avoir eu une relation sexuelle» avec la jeune femme mais «estime que celle-ci était consentie», souligne la commission dans sa décision rendue mi-avril et consultée par l'AFP. Toutefois,«l'expertise psychiatrique diligentée dans le cadre de l'enquête pénale a permis d'établir que la parole de la victime ne pouvait pas être remise en cause dans son fondement», ajoute la commission.
Dès lors, l'élu a «de par son comportement à l'égard» de la jeune femme «manqué à ses devoirs et obligations d'adhérent du Parti socialiste» dont il est «exclu définitivement».
Olivier faure réagit
«Depuis des millénaires, la parole des femmes est méprisée et les victimes subissent la double peine», a réagi le premier secrétaire du PS Olivier Faure sur Twitter, dénonçant un «milieu politique, essentiellement masculin, (qui) a trop longtemps fermé les yeux. Pour les socialistes, j'ai pris l'engagement de ne plus jamais les fermer».
Le Parti socialiste a précisé qu'il s'agissait de la première décision en ce sens de la commission, installée au congrès de Villeurbanne en septembre 2021. Mais aux dernières municipales en 2020, le PS avait déjà sanctionné trois candidats, en refusant de les investir au nom du parti, pour des affaires de violences sexuelles ou conjugales, réelles ou supposées.
Anthony Palermo a indiqué à l'AFP avoir lui-même démissionné du parti le 2 janvier. «J'ai pris cette décision car le PS m'avait informé qu'il devait m'entendre alors que la plainte avait été classée sans suite et je ne souhaitais pas mettre en porte-à-faux mes camarades du Puy-de-Dôme», a-t-il justifié.
seconde plainte déposée
Une autre victime a depuis déposé plainte pour les mêmes faits commis en 2014. Cette dernière, qui souhaite rester anonyme, a précisé à l'AFP avoir porté plainte le 11 mai pour viol sur mineure alors qu'elle était âgée de 16 ans.
«Je ne suis pas informé de cette plainte», a indiqué M. Palermo, assurant que si tel est le cas il se rendrait «tranquillement à toute convocation pour que la lumière soit faite».