Interrogée par Radio J ce dimanche 28 mai, Elisabeth Borne a qualifié le RN d'«héritier de Pétain». Des propos «infâmes et indignes» selon Marine Le Pen.
Elisabeth Borne ne croit «pas du tout à la normalisation du Rassemblement national» (RN). Ce dimanche 28 mai, la Première ministre a décrit le parti d'extrême droite comme un «héritier de Pétain» dont elle juge la victoire «possible» lors de l'élection présidentielle de 2027.
«Je pense qu'il ne faut pas banaliser ses idées, ses idées sont toujours les mêmes. Alors maintenant, le Rassemblement national y met les formes, mais je continue à penser que c'est une idéologie dangereuse», a développé Elisabeth Borne, auprès de Radio J.
«C'est une réelle menace»
Pour elle, le changement de nom opéré en 2018 de FN à RN n'a rien changé aux «racines» du groupe. «Je n'ai jamais entendu Marine Le Pen dénoncer ce qu'ont pu être les positions historiques de son parti», a déclaré la Première ministre, qui, évoquant le jour de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle en 2002, craint «que tout soit possible» en 2027. «A force de banalisation, c'est une réelle menace», a-t-elle déploré.
Jugeant la «proximité» entre le RN et Vladimir Poutine «évidente», Elisabeth Borne s'en est également pris à La France insoumise (LFI). «Il y a effectivement des voix minoritaires aux deux extrêmes, qui sont très ambiguës, qui sans doute n’osent pas afficher publiquement leurs positions mais qui ne prennent pas non plus la condamnation qu’on peut attendre face à une agression de la Russie sur l’Ukraine».
Face à ces propos, Marine Le Pen a tenu à réagir sur Twitter, indiquant que «les propos d'Élisabeth Borne à l'égard du Rassemblement National sont infâmes et indignes».
Elle voit «la même ambiguïté vis-à-vis de Vladimir Poutine» chez Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon mais ne met «pas de signe égal» entre le RN et LFI. Selon elle, «l’idéologie qui est fondamentalement dangereuse, c’est celle de l’extrême droite. Mais je vois que le comportement de LFI qui veut finalement déstabiliser notre pays, qui s’en prend à nos institutions, fait aussi le jeu de l’extrême droite».
Elisabeth Borne estime que «Jean-Luc Mélenchon a sa part de responsabilité» dans la montée de violence observée dans la société française. Elle lui reproche de «hurler devant des policiers "la République c’est moi"», de «vouloir casser, abattre la "mauvaise République"» ou encore de «tenir des propos outranciers en permanence».