Près de 70% des nappes phréatiques sont à des niveaux très préoccupants pour la saison, et les températures à venir seront plus chaudes que la normale, a alerté le ministère de la Transition écologique. Ainsi, 26 départements présentent un risque «très probable» de sécheresse cet été.
Un risque majeur. Selon les données du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et du ministère de la Transition écologique, le manque de pluies et les températures élevées rendent «avéré» le risque de sécheresse pour 26 départements cet été. Plus de 2.000 communes sont considérées comme fragiles en terme d’eau potable, et «des centaines» pourraient avoir des problèmes cet été.
«Aucun territoire à l'abri»
Dans le détail, tout le sud-est du pays, de la région lyonnaise au bassin méditerranéen, en passant par les Alpes, ainsi que presque tous les départements des Pyrénées, le bassin parisien et la Haute-Corse, soit 26 départements, présentent des risques «très probables» de connaître la sécheresse «d’ici à la fin de l’été», a annoncé le ministère de la Transition écologique.
Les Deux-Sèvres et la Vienne, qui ont connu des affrontements concernant les méga-bassines, seront notamment au plus haut niveau d’alerte. Sur une large bande parcourant de bas en haut la moitié du territoire, du sud-ouest au nord, la sécheresse est «probable» et dans le reste des départements, elle est «possible». Aucun territoire n’est donc à l’abri dans les mois à venir, précise le ministère.
68% des nappes phréatiques à des niveaux très bas
En cause, les données sur la pluviométrie, l’état des sols, des nappes, et des cours d’eau. En effet, le BRGM a averti dans son bulletin publié ce mercredi que «la situation demeure peu satisfaisante sur une grande partie du pays» malgré les pluies récentes qui ont permis de recharger certaines nappes superficielles. L’établissement public précise qu’au 1er mai, 68% des stocks souterrains de l’Hexagone ont des niveaux plus bas que la normale, contre 75% le mois dernier, et contre 58% l’an dernier.
De son côté, Météo France prévoit que les mois de mai, juin et juillet seront plus chauds que la normale, ce qui devrait accentuer l’évaporation de l’eau et les besoins dans toutes les régions concernées par la sécheresse.
En conséquence, les arrêtés de restriction d’usage de l’eau continuent de se multiplier. Mi-mai, une vingtaine de départements ont mis en place des restrictions d’eau plus ou moins drastiques, cinq de plus que l’an dernier à la même date. Parmi eux, cinq départements sont concernés par des situations de crise, le niveau maximal : la majorité du territoire des Pyrénées-Orientales, et des bouts du Var, du Loiret, du Gard et des Bouches-du-Rhône.
Enfin, l’été 2023 pourrait imiter l’été 2022, qui restera aussi et surtout celui où la France, de la Gironde à la Provence, s'est embrasée. À l’image du gigantesque incendie qui a ravagé 1.000 hectares de végétation dans les Pyrénées-Orientales et franchi la frontière avec l'Espagne, le phénomène pourrait s’accentuer avec la sécheresse qui arrive, et demeure pris très au sérieux par les autorités.