La quasi-totalité des billets de banque présente une quantité résiduelle de drogue, a révélé le laboratoire spécialisé de la gendarmerie nationale (PJGN) de Pontoise auprès du journal Le Monde.
Un chiffre inquiétant. Des analyses menées par le laboratoire spécialisé de la gendarmerie nationale de Pontoise (PJGN) ont montré la présence de résidus de drogue dans 90% des billets de banque qui circulent en France.
«Pour parvenir à de tels résultats, le département de toxicologie de l'Institut de recherche criminelle lave les billets étudiés avec un solvant, avant de récupérer le produit et de l'analyser à l'aide d'un ensemble chromatographique. Six stupéfiants sont recherchés, de la cocaïne aux amphétamines, en passant par le THC», peut-on lire sur le site du ministère de l’Intérieur.
Ce sont les petites coupures - de 10 à 50 euros - les plus concernées par ce constat, en raison de leur circulation plus régulière que d’autres billets moins fréquents : «Statistiquement, il y a toujours une trace», a mentionné la colonelle Sandrine Sabini, responsable du département de toxicologie de la gendarmerie, interrogée par Le Monde.
Chaque année, le service analyse 330 billets environ, saisis dans dix à quinze affaires judiciaires, et 500 billets de «circulation générale».
Les résidus de cocaïne sont les plus présents
La cocaïne est le stupéfiant le plus retrouvé sur les billets de banque, notamment en raison de l’accroissement de sa vente ainsi que de sa consommation. Toutefois, d’autres drogues sont trouvées comme l’héroïne, les amphétamines, les méthamphétamines, l’ecstasy et le THC.
Ces analyses servent aussi à faire état d’un trafic de drogue existant, lors de perquisitions où l’on retrouve d’importantes sommes d’argent, mais pas de drogue. Ainsi, plus les résidus de drogue sont abondants sur les billets, plus il y a de chances qu’ils soient issus d’un trafic de stupéfiants.
Les autorités déterminent un seuil de décision afin de pouvoir faire la distinction entre les billets directement issus du trafic et ceux de la circulation. Grâce à un partenariat avec la Banque de France qui permet des analyses de billets issus de la circulation générale, ce seuil est suivi et révisé, en fonction des résultats des études de population régulièrement réalisées.