Tandis que les syndicats de police ont réclamé une loi anti-casseurs depuis l'Élysée ce vendredi, après les violences qui ont émaillé la journée du 1er mai, deux «black blocs» ont livré un témoignage inédit à CNEWS ce vendredi 12 mai.
Une violence décomplexée, assumée et, selon eux, justifiée. Deux membres des black blocs ont témoigné au micro de CNEWS ce vendredi 12 mai. Les deux individus ont livré le récit de leur mode opératoire sur le terrain, évoquant les manifestations et leurs revendications, alors qu'ils appartiennent à un groupe régulièrement pointé du doigt et tenu pour responsable de dégradations et de violences au fil des différents mouvements.
«Ce que l'on a à dire ne sert à rien, autant venir tout casser. Je trouve que c'est la meilleure solution», a confié Mehdi (dont le prénom a été changé dans le but de garder son anonymat). Visage encagoulé, il a poursuivi en expliquant que cela faisait «cinq ans qu'il manifestait, et que depuis trois ans, il ne venait plus que pour tout casser, et rien d'autre».
Mehdi a confié avoir participé à des dégradations de «banques, d'assurances, et d'un peu de tout», et a reconnu que les actions au sens technique et matériel ne servaient à rien, mais qu'il s'agissait du seul recours : c'est «par la violence que les manifestants se font entendre». «Sans la violence, on ne se fait pas entendre, ceux qui crient leur mécontentement dans la rue, l'État ne les écoute pas et ne les entend pas», a-t-il déploré.
«C'est la police ou nous»
De son côté, un deuxième membre des black blocs dont la voix laisse à penser qu'il s'agirait plutôt d'un jeune homme a expliqué avoir «cramé des biens publics et privés, et arraché la caméra de la Banque de France». De plus, il a admis avoir participé à des affrontements contre les forces de l'ordre.
«J'ai jeté des cocktail Molotov sur les forces de l'ordre, ainsi que des projectiles», a-t-il indiqué. «Tous les jours nous passons à l'attaque», a raconté l'homme au visage masqué et muni d'une casquette noire.
«Je sors en manifestation et je sais que c'est eux, (les policiers) ou moi. Je sais qu'il y a des chances que le soir je ne rentre pas chez moi», a conclu le black bloc.