Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, doit présenter ce jeudi son très attendu plan pour la mixité à l’école. Des annonces qui replacent l’indice de position sociale, un indicateur utilisé par le ministère, au centre du débat.
Depuis sa nomination au poste de ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye s’est saisi du sujet de la mixité sociale à l’école, et l’a placé au centre de son action. Ce jeudi 11 mai, il doit justement présenter son plan, attendu depuis plusieurs mois, pour favoriser la mixité dans les établissements scolaires, estimant qu’elle est indispensable à la réussite des élèves.
Les discussions sur la mixité à l’école ont remis l’indice de position sociale (IPS) au-devant de la scène. Cet indicateur, utilisé par le ministère de l’Éducation nationale depuis 2016, «permet d’appréhender le statut social des élèves à partir des professions et catégories sociales (PCS) de leurs parents». Ces données permettent de présumer des capitaux économiques, sociaux et culturels des familles, c’est-à-dire, les patrimoines, revenus, relations et ressources culturelles dont ils disposent, et qui sont des facteurs en moyenne plus favorables à l'apprentissage.
L’IPS ne mesure pas la réussite scolaire, mais permet de quantifier les capitaux socio-économique d’un groupe. L’objectif est donc de savoir si un établissement scolaire est favorisé ou non, en fonction des catégories sociales des parents d’élèves.
En fonction de la profession des parents, chaque élève se voit attribuer un score, allant de 45 à 185. Un élève dont les parents sont ingénieurs ou professeurs des écoles aura un IPS élevé, alors qu’un fils d’ouvriers qualifiés ou d’employés aura un IPS plus faible. Cela ne signifie pas que ce dernier ne réussira pas à l’école, mais qu’il dispose de moins de ressources favorables à l’apprentissage.
Les établissements privés plus favorisés
En faisant la moyenne des IPS de chaque élève, les établissements se voient également attribuer un score. Longtemps gardés confidentiels, cet indicateur a finalement été rendu public l’année dernière pour les collèges et en janvier pour les lycées, après une décision de justice.
Graphique montrant la répartition public/privé en fonction de l'Indice de position sociale (IPS) du collège, selon les données de l'Éducation nationale pour l'année scolaire 2021/2022 #AFP #AFPgraphics pic.twitter.com/4TbcLsvPIh
— Agence France-Presse (@afpfr) November 19, 2022
Selon les données du ministère, en moyenne, les établissements privés et lycées généraux ont un IPS plus élevé que les écoles publiques. Sur les cent premiers lycées de France en termes d’IPS, 82 sont des établissements privés sous contrat. Même son de cloche pour les collèges, où la publication des IPS avait révélé un manque de mixité évident entre public et privé.
Pap Ndiaye a déjà évoqué plusieurs moyens pour davantage favoriser la mixité sociale à l’école. Il souhaite notamment créer des «binômes» de collèges «proches géographiquement mais très contrastés socialement», pour mélanger les élèves, ou encore créer des «sections d’excellence» dans les territoires défavorisés.