Deux trafiquants de faux papiers originaires des Comores ont été condamnés à un an de prison ferme et trois ans d’interdiction de territoire français. Ils ont été écroués dans la foulée de l’annonce de leur jugement.
Un an de prison ferme et trois ans d’interdiction de territoire français. Voilà le jugement rendu par le tribunal judiciaire de Mamoudzou, à Mayotte, à l’encontre de deux prévenus. Les deux hommes, Issa M. et Mohamed S., ont été interpellés cette semaine alors que les enquêteurs de la police judiciaire enquêtaient sur un individu nommé «Vertigo».
Ce dernier était impliqué dans un trafic de faux documents, connu jusqu’en métropole comme fournisseur de faux papiers, et suspecté de travailler avec des rabatteurs, faussaires et intermédiaires. Les policiers avaient réussi à identifier un de ses comparses, Issa M.
Les enquêteurs ont donc interpellé Issa M. le mardi 2 mai alors qu’il s’apprêtait à monter dans un avion de Dzaoudzi à Mayotte vers les Comores avant de rejoindre le Kenya. D’après les enquêteurs, l’individu avait prévu ce voyage afin de récupérer un faux visa dans le but de retrouver sa femme à La Réunion.
Les policiers ont trouvé dans les bagages du suspect de véritables documents, une carte d'identité ainsi qu'une carte vitale. Issa M. allait les emmener aux Comores avant de les envoyer à Marseille pour un clandestin. Cet arrangement lui aurait rapporté 800 euros. En garde à vue, le suspect a déclaré que cet argent lui aurait permis de vivre correctement à Mayotte ainsi que de payer le loyer de son épouse à La Réunion. Les enquêteurs ont trouvé une trentaine de photos d’identité dans son téléphone.
Mohammed S., surnommé «Vertigo» est le chef du réseau de faussaires
Rapidement, Issa M. a donné le nom de son collaborateur, Mohammed S., surnommé «Vertigo». Ce dernier serait le chef du réseau de faussaires. D’après lui, il serait possible de se procurer une carte d’identité en déboursant entre 300 et 600 euros, ainsi qu’un passeport pour 300 à 400 euros. Il existait aussi une «offre» en achetant une carte d’identité et une carte vitale pour 800 euros.
Après les déclarations d’Issa M., Mohammed S. a été interpellé le 3 mai. En garde à vue, l’homme a reconnu les faits et a admis faire commerce de documents d’identité française depuis deux ans.
Les deux hommes ont pu vendre cinq à six documents d’identité par jour, soit plus de 4.000 documents au total. Ce trafic leur aurait permis de gagner près de 2.500.000 euros d’après les enquêteurs.
Ils ont finalement été jugés en comparution immédiate au tribunal judiciaire de Mamoudzou et ont été condamnés à un an de prison ferme et trois ans d’interdiction de territoire français.