Après la validation de l’essentiel de la réforme des retraites et le rejet des deux demandes de référendum d’initiative partagée (RIP), le Rassemblement national poursuit sa lutte pour l’abandon de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, source de tensions entre le gouvernement et les oppositions.
Le bras de fer se poursuit. Si toutes les tentatives pour inciter le gouvernement à retirer sa réforme des retraites ont, jusqu’à présent, échoué, le groupe Rassemblement national ne veut pas en rester là. Et les lepénistes envisagent désormais un nouveau «coup de poker» pour tenter de remporter «la bataille» de l’âge de départ à 64 ans.
Ainsi, dès l’annonce du rejet de la deuxième demande de référendum d’initiative partagée soumise par la gauche, ce mercredi 3 mai, le groupe des députés du Rassemblement national a déposé une proposition de loi visant à «empêcher la retraite à 64 ans pour les Français ayant travaillé avant 20 ans et progressivement jusqu’à 62 ans».
Le Conseil Constitutionnel rejette une nouvelle fois le RIP !
J’annonce déposer avec @MLP_officiel, @Thomas_Mng et l’ensemble des députés une proposition de loi visant à instaurer la réforme des retraites de Marine Le Pen.
Nous ne lâcherons rien ! pic.twitter.com/QTW2KSFnLm— Laure Lavalette (@LaureLavalette) May 3, 2023
Issu du programme de Marine Le Pen lors de la Présidentielle de 2022, le texte prévoit «une durée de cotisation comprise entre 40 et 42 annuités en fonction de l’âge d’entrée sur le marché du travail, contre les 43 annuités imposées par la loi Borne-Macron».
Aussi, «ce texte servira également de base pour amender la proposition du groupe LIOT en cas d’examen de cette dernière lors de la niche parlementaire du 8 juin. Cette proposition de loi sera soumise au vote du Parlement ou à un référendum lorsque Marine Le Pen sera élue présidente de la République», a ajouté le groupe lepéniste.
Le référendum d’initiative citoyenne (RIC)
Alors que le référendum d’initiative partagée est considéré comme «une escroquerie démocratique qui a vocation à ne jamais être utilisé», la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, envisage désormais d'instaurer le référendum d’initiative citoyenne (RIC), seul moyen «de redonner la parole au peuple».
Je l’ai souvent dénoncé et la décision du Conseil constitutionnel me donne raison : le référendum d’initiative partagée est une escroquerie démocratique qui a vocation à ne jamais être utilisé. Seul le référendum d’initiative citoyenne permettra de redonner la parole au peuple !
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 3, 2023
Comme le dispose l’article 11 de la Constitution, le dispositif est «organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorale».
«Avec 500.000 signatures, les Français pourront déclencher un référendum pour proposer un texte ou faire abroger une réforme injuste comme celle d'Emmanuel Macron. Pour donner le pouvoir au peuple, nous instaurerons ce référendum d'initiative citoyenne», a annoncé le président du RN Jordan Bardella.
Pour rappel, le RIC était une des revendications les plus relayées lors de la crise des gilets jaunes. Il permet à n’importe quel citoyen de proposer des lois, demander l’abrogation d’une loi, révoquer des élus, modifier la Constitution et approuver ou non des traités, d'après le site du Gouvernement.