Invité ce mercredi 3 mai dans La Matinale sur CNEWS, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a évoqué la loi «anti-casseurs» voulue par Gérald Darmanin, proposant la mise en œuvre d’un «système d’interdiction administrative de manifester» calqué sur les interdictions de stades dans le football.
Un projet de loi sécuritaire qui se dessine. Invité ce mercredi 3 mai dans La Matinale sur CNEWS, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a donné une idée pouvant intégrer la loi «anti-casseurs» voulue par Gérald Darmanin. Il a évoqué la mise en œuvre d’un «système d’interdiction administrative de manifester» calqué sur les interdictions de stades dans le football.
«En tant qu’opérationnel de terrain, ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a un point qu’on a abordé et qui mérite sans doute d’être réexaminé à nouveau. Est-ce qu’on peut ou pas aller vers un système d’interdiction administrative de manifester comme ça existe pour les interdictions de stades ? Ce ne serait donc plus seulement judiciaire comme cela existe aujourd’hui mais c’est une peine complémentaire», a évoqué le préfet de police de Paris.
Un premier projet de loi retoqué en 2019
Pour éviter que le conseil constitutionnel ne retoque à nouveau cette proposition, comme cela avait été le cas en 2019 lors du précédent projet de loi «anti-casseurs», ce dernier a tablé sur de nouvelles «garanties» à offrir.
«Cela avait été retoqué à l’époque par le conseil constitutionnel mais peut-être faut-il regarder si on ne peut pas avoir plus de garanties à offrir pour faire en sorte que la mesure devienne constitutionnelle. Cela nous permettrait de dire à tel ou tel individu “nous savons que vous avez commis des troubles à l’ordre public lors de manifestations précédentes“ et on pourrait les interdire de manifester sous un contrôle très étroit», a déclaré Laurent Nuñez.
Les violences «occultent totalement le message»
Il a ajouté que les débordements observés lors des différentes manifestations contre la réforme des retraites ces derniers mois avaient desservi la cause initiale des contestataires. Ce mardi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a fait état de 406 policiers et gendarmes blessés lors des manifestations organisées dans toute la France pour le 1er mai.
«Il ne s’agit pas d’empêcher les gens de manifester. Il s’agit d’empêcher les gens de commettre des troubles à l’ordre public et de venir perturber ceux qui veulent aller manifester au risque de brouiller totalement le message. Regardez la place prise dans le débat politique, le débat public et les médias par les violences commises le 1er mai. Cela occulte totalement le message que veulent faire passer les manifestants», a analysé Laurent Nuñez.
Laurent Nunez dévoile D'autres pistes de travail
Au-delà de cette idée pouvant intégrer le projet de loi «anti-casseurs» souhaité par Gérald Darmanin, il a mis en avant d’autres dispositifs susceptibles d’être durcis afin de répondre à cette problématique.
«Voilà une mesure qui pourrait être dans la loi «anti-casseurs». Il y a aussi des mesures pénales qui peuvent être aggravées. Le fait de participer à une manifestation le visage dissimulé en vue de commettre des troubles à l’ordre public, c’est un délit. Il y a peut-être d’autres délits à créer, il faut réfléchir à tout ça de manière sereine», a conclu le responsable de la préfecture de police de Paris.