Alors qu’elle se trouve renforcée dans les sondages après la séquence des retraites, Marine Le Pen s’est violemment attaquée à l’exécutif dans une interview au Parisien publiée ce dimanche. «Ce n’est plus un gouvernement, c’est juste une administration», a-t-elle asséné.
Discrète pendant les débats sur les retraites, Marine Le Pen a pourtant su profiter de l’instant pour doper sa popularité, tant est si bien que selon un sondage Elabe paru au début du mois d’avril, si le second tour de la présidentielle se rejouait à présent, elle remporterait l'élection face à Emmanuel Macron.
Dans une interview au Parisien parue ce dimanche, la cheffe de file du Rassemblement national (RN) tire à boulet rouge sur l’exécutif, qu’elle accuse de ne plus avoir rien à dire ni rien à proposer aux Français. «Ce n’est plus un gouvernement, c’est juste une administration. Plus rien n’est tenu, ils ne savent pas où ils vont, ni où ils emmènent les Français», a-t-elle déclaré.
Elle reproche au président de la République de choisir une stratégie par «l’usure» ou le «pourrissement», alors qu’il aurait dû, selon elle, engager soit la dissolution de l’Assemblée nationale, soit l’organisation d’un référendum, soit sa propre démission. Elle estime également que les ministres du gouvernement et la Première ministre n'ont plus rien à proposer : «Il n’y a plus de ministres, ils ne peuvent plus sortir, ils n’ont plus rien à dire. Élisabeth Borne, vous lui parlez, on est face à du vide, il y a de l’écho !»
Une «gestion ruineuse des finances publiques»
Selon la patronne du RN, le gouvernement est dans «l'incapacité [de] redresser les finances publiques malgré des records d’impôts, dépenses hors de contrôle, dette exposée à l’inflation», et elle dénonce la «gestion ruineuse des finances publiques» depuis les six années d'Emmanuel Macron au pouvoir. «Il n’a pas compris que le "Mozart de la finance" est un mensonge qui s’est évaporé», a-t-elle affirmé.
Marine Le Pen refuse par ailleurs les critiques de la majorité présidentielle qui l’accuse de s’être «planquée» lors des débats sur la réforme des retraites. «Si le gouvernement souhaite nous combattre, et il en a la liberté totale, qu’il le fasse argument contre argument ! Mais pas avec des arguments de cour d’école. Celui-là est tellement nul que je ne sais pas comment y répondre, sauf à descendre entre la colle et la moquette !», a-t-elle répliqué.
Ses attaques contre l’exécutif prennent des allures de discours de campagne, et Marine Le Pen sera par ailleurs au Havre, ce lundi, pour sa traditionnelle fête du 1er mai. Elle a par ailleurs indiqué au Parisien qu’elle abordera les «grands sujets» et «grandes transitions» dans son discours, et qu’elle sera nécessairement amenée à «faire un bilan du projet de déconstruction, de dépossession et d’expropriation d’Emmanuel Macron».