La Ville de Paris a estimé le coût des journées de manifestation contre la réforme des retraites à 1,6 million d'euros. La municipalité souhaite que l'État finance la charge des réparations.
Les trois mois de mobilisation contre la réforme des retraites ont eu un coût pour la capitale : 1,6 million d'euros. C'est l'estimation définie par la Ville de Paris après trois mois de mobilisation intensive, relate Le Parisien. En cause, les nombreuses dégradations causées en marge des cortèges sur des infrastructures municipales.
Incendies de poubelles, abribus endommagés, pavés retirés, les manifestations ne se sont pas toujours déroulées dans le calme. «Il y a eu un durcissement du mouvement dans les trois semaines qui ont précédé le recours au 49.3», témoigne Emmanuel Grégoire, premier adjoint d'Anne Hidalgo (PS) à la mairie de Paris.
Certains manifestants radicaux s'en prennent à La Rotonde dans le VIème arrondissement de Paris, avec notamment un inquiétant départ de feu #90minutesinfo pic.twitter.com/LHwMaTW0Ep
— CNEWS (@CNEWS) April 6, 2023
Le Parisien a détaillé dans ses colonnes les détails de cette somme. Au total, 536.000 euros de surcoût ont été alloués à la propreté, que ce soit en heures supplémentaires pour les agents ou en raison d'appels à des prestataires de service. Le mobilier de propreté (poubelles, colonnes à verre) détruit est quant à lui chiffré à 106.000 euros.
À cela s'ajoutent 200.000 euros de mobilier urbain (bancs publics, abribus) et surtout 836.000 euros de mobilier des prestataires de la Ville de Paris. Dans les faits, il s'agit des kiosques à journaux ou panneaux publicitaires dégradés par les manifestants.
Selon les chiffres donnés par l'élu, il s'agit d'un coût supérieur à celui des gilets jaunes, dont les dégâts avaient coûté 1,4 million d'euros à la municipalité, contre 1,6 million d'euros pour les trois mois de mobilisation, qui doivent encore se poursuivre, notamment le 1er mai prochain.
Emmanuel Grégoire souligne que «c'est à l'État de payer et de compenser les dégâts des manifestations dont il assure l'organisation et la supervision». Après une bataille juridique pendant la crise des gilets jaunes, la municipalité avait eu gain de cause contre l'État français pour le dédommagement des dégradations.
En 2019, la Fédération française de l'assurance (FFA) avait chiffré le coût global des dégâts des mouvements des gilets jaunes à environ 200 millions d'euros. Les 1,6 million d'euros de dégâts sur Paris pour les manifestations contre la réforme des retraites pourraient ainsi n'être qu'une goutte d'eau à l'échelle nationale.