Le tribunal de commerce de Grenoble a choisi la coopérative Intersport pour reprendre le groupe en difficulté Go Sport, jugeant son offre meilleure que celle de son principal concurrent le britannique Frasers-Sports Direct.
Intersport remporte la mise. Le groupe de magasins d'articles de sport basé en Suisse a été choisi par le tribunal de commerce de Grenoble pour reprendre l'enseigne française Go Sport, placé en redressement judiciaire.
Le tribunal a ainsi suivi «l'avis unanime du parquet, des créanciers et des salariés», souligne le procureur adjoint François Touret de Coucy dans un communiqué.
Selon lui, Intersport s'engage à reprendre «72 magasins correspondant à 90% des emplois», pour un prix de 35 millions d'euros, contre 10 millions proposés par son rival.
«complémentarité géographique»
«Nous nous réjouissons de cette décision et de cette issue favorable pour l’avenir de Go Sport et de ses salariés», a commenté dans un communiqué le propriétaire actuel, le groupe Hermione People Brand (HPB), une des filiales de l'empire de l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon, en pleine tourmente financière et judiciaire.
Les offres d'Intersport France et de Frasers étaient apparues dès le début comme les mieux placées pour l'emporter face à celles des autres candidats, qui n'ont proposé que des reprises partielles de ses actifs et de ses salariés.
«Go Sport nous ressemble, avec pour ADN la randonnée, le ski, le vélo... et des profils de collaborateurs similaires. Et nous avons une complémentarité géographique : là où Intersport est faible, Paris et la région parisienne, Go Sport a un maillage fort. Et Go Sport est plutôt absent des zones, en province, où on est très forts», avait expliqué le PDG d'Intersport Jacky Rihouet à l'AFP en mars.
L'autre favori de la course, le groupe britannique Frasers, tablait pour sa part sur les «synergies parfaites» entre les deux sociétés, notamment en France, où il ne compte à ce jour que sept magasins. Mais le représentant de l'entreprise a plusieurs fois indiqué lors de l'audience «d'une part qu’il ne pouvait apporter aucune garantie sur le maintien de l’emploi dans les 2 ans, et d’autre part que la marque Go Sport n'avait aucun avenir», souligne le jugement tout en notant qu'au «regard des critères sociaux l’offre d’Interport était la mieux disante».