Les contours de France Travail, qui doit succéder à Pôle emploi à partir de 2024 pour mieux coordonner les différents acteurs de l'emploi, ont été présentés dans un rapport remis mercredi au gouvernement.
Alors que la contestation contre la réforme des retraites est toujours vive, le gouvernement veut passer à un nouveau chantier : celui de l'emploi. Ce mercredi 19 avril, le ministre du Travail s'est vu présenter un rapport sur la future entité «France Travail», qui devra remplacer Pôle Emploi en 2024.
Cette transformation impliquera des «investissements en moyens humains et financiers importants» et nécessitera de «mobiliser de l’ordre de 2,3 à 2,7 milliards d’euros de financements cumulés sur la période 2024-2026», estime le rapport du haut commissaire à l'emploi, Thibaut Guilluy.
meilleure coordination des acteurs
Ce dernier avait été missionné en septembre pour préfigurer les contours de ce futur service public de l'emploi, promesse de campagne d'Emmanuel Macron en 2022.
Le but du nouveau dispositif est de mieux coordonner les différents acteurs de l'emploi. «Compte tenu de la dispersion des acteurs et des responsabilités, aucun acteur, pas même l’Etat, n’est aujourd’hui en mesure d’identifier l’ensemble des personnes dépourvues d’emploi sur son territoire», pointe le rapport, dévoilé par Les Echos. Ainsi, les missions locales deviendront «France Travail jeunes» et Cap emploi deviendra «France Travail handicap».
Le gouvernement veut ainsi mettre fin à un système qui fonctionne «depuis trop longtemps en silos, générant trous dans la raquette, doublons et ruptures de parcours à tous les étages», ajoute le rapport.
réforme du RSA
Le gouvernement mise sur cette transformation pour atteindre le plein emploi, soit un taux de chômage autour de 5% que l'exécutif espère atteindre d'ici à 2027 (contre 7,2% au 4e trimestre 2022).
France Travail sera aussi chargé de l'accompagnement des allocataires du RSA, qui devront effectuer 15 à 20 heures hebdomadaires d’activité dans «une logique de droits et devoirs», selon le souhait d'Emmanuel Macron. Des expérimentations en ce sens sont menées depuis début avril dans dix-huit bassins d’emploi.
La création de France Travail passera par un processus législatif. Emmanuel Macron a évoqué mardi lors d'une rencontre avec le patronat un projet de loi bâti «par la concertation sur France Travail et les lycées professionnels sur lequel on doit avancer d'ici l'été».
Selon Le Monde, les expérimentations doivent durer toute l’année 2023 pour une entrée en application de France Travail à partir du 1er janvier 2024, avec une montée en charge jusqu’en 2027.