Les internes sont en grève ce vendredi 28 avril, pour réclamer un traitement en phase avec leur rôle dans l'hôpital public. Le fonctionnement de certains services pourrait s'en ressentir.
Dans un contexte déjà particulièrement critique à l'hôpital public, les internes tirent à leur tour la sonnette d'alarme. Ils sont appelés à faire grève partout dans le pays. Un mouvement qui devrait être particulièrement suivi.
«Le but n'est pas d'avoir une répercussion négative sur les patients, mais de faire passer un message : sans internes, l'hôpital ne fonctionne pas du tout», explique à CNEWS Emmanuel Hay, vice-président du Syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP), membre de l'intersyndicale ISNI.
40% du personnel médical des CHU
Considérant que les internes représentent environ 40% du personnel médical des CHU (selon un rapport de la DREES), la prise en charge des patients pourrait toutefois s’en ressentir dans certains services. «Ceux qui ne nous ont pas pris au sérieux et qui ne se sont pas réorganisés en appelant des médecins séniors ou en aménageant leurs interventions», pointe Emmanuel Hay. Il se pourrait même que des internes soient finalement assignés, pour assurer un service minimum. L’intersyndicale a d’ores-et-déjà prévenu que les pratiques abusives seraient dénoncées.
En première ligne de la crise que traverse le secteur de la santé, largement mobilisés pendant la crise du Covid, les internes dénoncent le fait d’être des maillons essentiels à l’hôpital public, sans être considérés comme tel.
Temps de travail, salaire, logement
Symbole de leur utilisation débridée, leur première revendication est d’obtenir un décompte «objectif» des heures de travail. En effet, alors que le maximum légal pour un interne est de 48h par semaine, un décompte de l’intersyndicale en 2020 avait pointé une moyenne de 58h, atteignant même les 100h pour certaines spécialités, comme chez les chirurgiens. De quoi multiplier «le risque d’erreur et d’accident», a prévenu l’ISNI.
Une revalorisation salariale vient accompagner cette demande, alors qu’un interne de première année touche 6,40 euros net de l’heure, soit nettement moins que le Smic (il sera de 9,12 euros net au 1er mai). Le tout pour un niveau d’étude de Bac +6. Une hausse de 300 euros par mois est réclamée. Les internes demandent également une indemnité logement indexée sur le prix du loyer qu’ils ont à payer, pour ceux n’étant pas logés par les CHU.
«Notre condition ne bouge pas car les décideurs pensent que nos actions n'ont pas d'impact», dénonce Emmanuel Hay, en rappelant le fait que les internes sont habituellement peu enclins à se mobiliser. Cette journée de grève du 28 avril doit prouver l'inverse.