A la suite de l’annonce de l’opération «Wuambushu», par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, la situation s’est tendue encore plus à Mayotte. Mansour Kamardine, député Les Républicains du 101e département français, explique à CNEWS le contexte d’insécurité ressenti par les habitants de l’île.
Avez-vous soutenu la mise en place de l’opération Wuambushu ?
Je fais partie de ceux qui ont demandé cette opération de reprise des territoires perdus de la République à Mayotte en effet. Un des principes régaliens de l’Etat est d’assurer la sécurité des personnes et des biens sur ses territoires. C’est pour cela notamment que je défends l’opération «Wuambushu» aujourd’hui.
Concrètement, quel est le discours des Mahorais sur la situation de l’île ?
Aujourd’hui, les Mahorais ne vivent plus. Les maisons sont barricadées, nous avons peur d’envoyer nos enfants à l’école. Il n’y a plus de vie sociale. Les habitants vivent un enfer, à n’importe quel coin de rue nous pouvons nous faire agresser gratuitement. Cela créer une vive tension. Je peux également assurer que la suspension de l’opération a suscité un nouvel élan de colère. Il est insupportable que le syndicat de la magistrature dicte le comportement de l’Etat.
Peut-on parler d’une opération de dernière chance ?
Oui, c’est une opération de dernière chance. Si nous voulons continuer à vivre ou avoir un semblant de vie républicaine à Mayotte, il faut que cette opération réussisse. J’alerte depuis 2016 sur le fait que nous ne sommes pas à l’abri d’une guerre civile. Si cette opération n’aboutit pas, il y aura une telle colère que les gens pourraient se sentir obligés de se défendre comme nous le voyons déjà.
Vous utilisez souvent le terme «d’artificiers du chaos», qui visez-vous par cette appellation ?
Je parle du syndicat de la magistrature, de la Ligue des droits de l’Homme et de ces associations qui n’ont dans leur bouche que la défense des droits de l’Homme, mais qui est en réalité une défense à géométrie variable. En réalité, ce sont des associations de défense des étrangers illégaux qui sèment la terreur sur l’ensemble du territoire national. Je ne comprends pas que des associations subventionnées par l’Etat continuent de soutenir le chaos. C’est l’expression d’une idéologie d’extrême gauche qui voudrait abattre toutes les frontières.
Avez-vous été amené à discuter avec ces associations ?
Ils refusent le débat. Je les ai invités en tant que rapporteur à l’Assemblée nationale pour échanger, ils ont refusé.
Les Comores refusent d’accueillir les migrants expulsés par la France, comment la situation pourrait-elle se régler selon vous ?
Je pense que la France a des atouts pour obtenir la réadmission de ces populations dans leur pays d’origine. Je ne comprends pas le comportement de l’Etat et le silence de la ministre des Affaires étrangères. Récemment l’ambassadeur de Chine en France à Paris a été convoqué pour avoir remis en cause les frontières de l’Ukraine et des anciens pays de l’URSS, alors que c’est silence radio lorsque l’ambassadeur des Comores à Paris remet en cause la souveraineté française à Mayotte. Je suis persuadé que le jour où la France voudra vraiment que les Comores récupèrent ses ressortissants, cela se fera sans la moindre difficulté. Il faut également rappeler que la France s’est engagée à verser, dans le cadre d’une Convention, 150 millions d’euros aux Comores pour que le pays s’engage à empêcher le départ des illégaux vers Mayotte. Ils ont pris l’argent et n’ont rien fait. La France doit hausser le ton et considérer que les Comores ne sont pas, selon moi, des partenaires loyaux.
Avez-vous été soutenu par votre famille politique face à la situation que vous décrivez ?
Il y a un réel soutien, mais il est apporté à l’ensemble des Mahorais. Sans Les Républicains, Mayotte ne serait pas française. Je tiens à saluer les prises de position d’Eric Ciotti, de Gérard Larcher, le soutien de Laurent Wauquiez, de Xavier Bertrand et de tous les membres de notre famille politique. Il y aura probablement mardi prochain une prise de position très claire du président de notre groupe parlementaire, Olivier Marleix, à l’Assemblée nationale sur le sujet. La situation sur l’île est extrêmement grave. C’est une question de souveraineté. Ce qui se joue à Mayotte, c’est également ce qui pourrait se jouer en France dans les années qui viennent.