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Fonds Marianne : un sénateur PS demande les documents au gouvernement

Une enquête décrit une gestion opaque de ce fonds lancé en 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, après l'assassinat de Samuel Paty. [JULIEN DE ROSA / AFP]

Le président de la commission des Finances du Sénat, le socialiste Claude Raynal, a demandé au gouvernement l'ensemble des documents concernant le «fonds Marianne» contre le séparatisme, après des révélations sur l'utilisation des subventions allouées.

Pour tirer les choses au clair. C'est en vertu de ses pouvoirs de président de la commission des finances que le sénateur PS Claude Raynal a demandé au gouvernement d'ici à mercredi l'ensemble des documents concernant le «fonds Marianne», mais a également exigé de connaître le montant des subventions accordées.

«Je souhaite avoir communication (...) au plus tard mercredi 19 avril prochain à 18h» des «47 dossiers déposés en ligne ayant répondu aux critères d'éligibilité de l'appel à projet du 'Fonds Marianne'» ainsi que tout élément concernant le ou les comités de sélection, a écrit le sénateur Claude Raynal, dans un courrier envoyé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et à la secrétaire d'Etat à la Citoyenneté Sonia Backès.

Une enquête conjointe de l'hebdomadaire Marianne et de France 2, diffusée fin mars, décrit une gestion opaque de ce fonds lancé en 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty.

Structure sans «aucune activité connue»

D'après l'enquête, l'association qui serait le principal bénéficiaire, l'Union des sociétés d'éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), l'aurait utilisé pour un site internet et des publications sur les réseaux sociaux très peu suivies, et pour salarier deux ex-dirigeants.

En outre, plusieurs personnalités de gauche, dont Anne Hidalgo, ont été attaquées dans des contenus de Reconstruire le commun, structure qui, «a touché plus de 300.000 euros d'argent public, alors qu'elle venait d'être créée et n'avait aucune activité connue».

La maire de Paris et la cheffe des députés LFI Mathilde Panot ont annoncé saisir la justice. Le parquet de Paris a indiqué vendredi qu'un signalement de Christian Gravel, président du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), était analysé, avant une éventuelle ouverture d'enquête.

«Nous le devons à la démocratie» et «nous le devons à tous ceux qui ont été meurtris par l'attentat contre Samuel Paty», a estimé le sénateur du Val-d'Oise. Mais selon le cabinet de Marlène Schiappa, «parler de détournement d'objet ou de financement de campagne est faux et mensonger».

Le secrétariat d'Etat chargé de la Citoyenneté avait indiqué le 29 mars avoir saisi l'Inspection générale de l'administration d'un audit sur ce dossier.

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