Les syndicats et le camp des oppositions ont fait part de leur incompréhension, ce samedi, après la promulgation dans la nuit de la réforme des retraites au Journal officiel. Un passage en force et une véritable «provocation» pour certains.
La demande de non-promulgation de l’intersyndicale au président de la République sera restée lettre morte. En promulguant le texte, dans la nuit de vendredi à samedi, le chef de l’État Emmanuel Macron a opposé une fin de non-recevoir. Il disposait pourtant de quinze jours, après la validation de la plupart des mesures de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel, pour apposer sa signature.
Alors que le coup est rude pour les syndicats, dans le camp des oppositions, la colère ne retombe pas. «On avait un exécutif à tendance pyromane… Désormais il semble prendre plaisir à jeter de l'huile sur le feu. Rien de bon ne sortira de tout ça», a réagi sur Twitter le secrétaire général de l'Unsa, Laurent Escure. Le secrétaire national de la CFDT Yvan Ricordeau a lui fait part de son «incompréhension» face à ce «passage en force».
On avait un exécutif à tendance pyromane…désormais il semble prendre plaisir à jeter de l’huile sur le feu.
Rien de bon ne sortira de tout ça.
Ce n’est pas fini, le combat pour les retraites et la justice sociale continue ! https://t.co/WPMdx7wUa9— Laurent Escure (@LaurentEscure) April 15, 2023
François Ruffin, député LFI de la Somme, a dénoncé un authentique «hold-up démocratique». «Des voleurs de vie» pour le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
Comme des voleurs, Emmanuel Macron et sa bande ont promulgué leur loi sur les retraites en pleine nuit.
Parce qu'ils le savent bien: ce qu'ils viennent de pratiquer, c'est un hold-up démocratique.
Cette brutalité marque, en fait, leur fragilité. Ils appartiennent déjà au passé.— François Ruffin (@Francois_Ruffin) April 15, 2023
Une loi promulguée en pleine nuit,
comme des voleurs.
Des voleurs de vie.
Le 1er mai 2023: tous dans la rue. #Conseil_Constitutionnel #ReformeDesRetaites— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) April 15, 2023
«Absurde affichage d'arrogance», a tweeté Jean-Luc Mélenchon, tandis que des députés RN encouragent à «utiliser le bulletin de vote» en 2027.
#Macron a voulu intimider toute la France dans la nuit. Voleur de vie ! Absurde affichage d'arrogance.
La lutte pour le retrait de la loi engage à présent une certaine idée de la dignité.— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) April 15, 2023
Du côté du Parti socialiste, après avoir relevé la «fébrilité du président», Olivier Faure a parlé sur France Inter d’un «immense espoir à lever pour éviter que le chaos l’emporte. Cet espoir, c'est à la gauche et aux écologistes de l’incarner». Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV a quant à elle souligné la «fanfaronnade d’Emmanuel Macron».
Cette promulgation dans la nuit,
Mais quelle provocation !
Nouvelle fanfaronnade d’Emmanuel Macron, alors que le pays n’a jamais été autant fracturé.
C’était vraiment le moment…
Tout en disant vouloir apaiser : de qui se moque-t’il ?#Promulgation— Marine Tondelier (@marinetondelier) April 15, 2023
La promulgation, «c'est la suite logique», a justifié le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester, pour qui «on n'a pas intérêt collectivement à revenir en permanence sur le même sujet». Mais pas question de relâcher la pression pour l’intersyndicale.
Cette dernière mise sur le traditionnel rendez-vous du 1er mai qu'elle souhaite transformer en «journée de mobilisation exceptionnelle et populaire» contre le cœur de la réforme.