Invité du Grand Rendez-vous dimanche 9 avril, Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel, a sévèrement jugé la politique menée sur la réforme des retraites par l'exécutif, estimant qu'«on ne passe pas contre un peuple, mais avec le peuple».
«Le gouvernement gouverne contre le peuple», selon Jean-Louis Debré, invité du Grand Rendez-Vous, ce dimanche 9 avril. Faisant référence à la réforme des retraites, l'ancien président du Conseil constitutionnel (2007-2016) et de l'Assemblée nationale (2002-2007) a regretté qu'il n'y ait «plus de dialogue».
«On a une réforme très difficile, on a utilisé la Constitution, parfait c'est constitutionnel. Mais pourquoi avoir voulu passer en force ?», s'est interrogé Jean-Louis Debré, questionnant les choix du gouvernement.
Il vise notamment le recours au «47.2», (ou plus exactement le 47.1, NDLR) utilisé par l'exécutif pour adopter la réforme des retraites via un projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale.
Ce dernier a forcé le Parlement à se prononcer dans un délai de cinquante jours : d’abord vingt jours à l’Assemblée nationale, puis quinze au Sénat et enfin quinze pour qu’une commission paritaire parvienne à un accord.
L'ancien président du Conseil constitutionnel semble estimer que cette limitation du temps des débats législatifs n'était pas nécessaire. «On a tout fait pour boucler tout, qu'est-ce que ça veut dire ? On ne passe pas contre un peuple, on passe avec le peuple», a déploré Jean-Louis Debré.