Après la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, certains automobilistes s’inquiètent de potentielles pénuries de carburants en France pour le week-end de Pâques.
Le week-end de Pâques risque-t-il d’être perturbé à cause des pénuries de carburants ? Après la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la situation reste tendue concernant l’approvisionnement de carburants dans certaines stations-services, notamment en Île-de-France.
En début de semaine, selon les données du gouvernement, environ 10% des stations-services connaissaient une pénurie d’au moins un carburant, et les départements d’Île-de-France sont les premiers à en souffrir, notamment les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne, le département le plus touché ce jeudi. Dans le détail, dans le Val-de-Marne, une station-service sur dix (9,52%) était à sec ce vendredi 7 avril et près de la moitié (40,48%) était en pénurie d'essence.
La situation était également compliquée dans les Hauts-de-Seine avec plus de 30% des stations en manque d'un type de carburant. Scénario similaire en Seine-Saint-Denis avec 17,78% des stations mal réapprovisionnées. Les tensions se concentrent particulièrement sur le sans-plomb, en raison de la priorité donnée par le gouvernement à la livraison du kérosène pour ravitailler les aéroports parisiens.
Des réquisitions empêchées
Pour améliorer la situation et éviter de plus graves pénuries lors du week-end de Pâques, le gouvernement avait décidé de nouvelles réquisitions de grévistes dans l’industrie pétrolière. Mais ce jeudi, le tribunal administratif de Rouen a suspendu les réquisitions de personnel gréviste chargé du pompage et de l'expédition depuis la raffinerie TotalEnergies normande de Gonfreville-L'Orcher vers l'Ile-de-France et le Centre-Val de Loire, pour «atteinte au droit de grève».
Par ailleurs, le groupe pétrolier Esso-ExxonMobil avait annoncé ce mardi 4 avril le redémarrage de la production de sa raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon. Elle avait été mise à l'arrêt le 25 mars dernier faute de pétrole brut à raffiner en raison de la grève au terminal pétrolier du Havre contre la réforme des retraites.
L'Ufip, le syndicat des entreprises pétrolières, a estimé que «la situation continue de s'améliorer, y compris pour l'Ile-de-France, même si la région est encore sous tension».