Alors que le mois de mars a été marqué par une forte contestation contre la réforme des retraites, le mois d'avril devrait apporter un certain nombre de modifications significatives dans le budget des Français. CNEWS fait le point sur tous les changements qui interviennent dès ce 1er avril.
Fin de la trêve hivernale
À compter du samedi 1er avril 2023, la trêve hivernale prendra fin en France. Dès lors, toutes les procédures d’expulsions pour loyers impayés pourront reprendre. En 2020 et en 2021, la période de trêve avait été prolongée en raison de la crise du Covid, diminuant nettement le nombre d’expulsions : 8.100 en 2020 et 12.000 en 2021, contre 16.700 en 2019.
Celles de 2022 ne sont pas encore connues. Les associations craignent à présent que le nombre d’expulsions reparte à la hausse, du fait de la «précarisation» des ménages les plus modestes en raison de l’inflation.
Augmentation de 1,6% des prestations sociales
Alors que la France est frappée par une inflation mesurée sur un an à 6,2% au mois de février 2023, le ministre des Solidarités, a annoncé mercredi 22 mars que les prestations sociales comprenant le RSA, les allocations familiales ou encore la prime d’activité seraient revalorisées de 1,6% à partir du 1er avril 2023.
Selon Jean-Christophe Combe, cette revalorisation a été calculée sur la base de la moyenne des taux d’inflation mensuels depuis un an, soit une augmentation moyenne de 5,6% par rapport au mois d’avril 2022. Mais l'augmentation réelle en avril 2023 a été ramenée à +1,6% car le gouvernement a tenu compte de la hausse exceptionnelle de 4% qui avait été accordée de manière «anticipée» en juillet 2022.
Le RSA passe donc de 598,54 euros à 607,15 euros pour une personne vivant seule. Côté allocations familiales, les ménages vont bénéficier d'une hausse de 2,24 euros pour ceux qui touchent moins de 71.194 euros et 55 centimes pour ceux qui perçoivent des revenus supérieurs à 94.893 euros.
Augmentation de 1,9% de l'allocation chômage
Les allocations d'assurance chômage vont, quant à elles, être revalorisées de 1,9% à partir du 1er avril, un «coup de pouce exceptionnel» en raison de l'inflation.
«Cela fait suite à une initiative collective des organisations syndicales qui, face à l'inflation galopante et la baisse du pouvoir d'achat des demandeurs d'emploi, ont demandé et obtenu cette réévaluation», s'est félicité Force ouvrière dans un communiqué.
Le syndicat a salué «une première» car jusqu'alors, une seule revalorisation avait lieu par an au 1er juillet.
L’outrage sexiste devient un délit
À partir du 1er avril 2023, l'outrage sexiste, qui consiste à «imposer à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante», ne sera plus considéré comme une infraction mais comme un délit passible d’une amende de 3.750 euros.
Audit énergétique obligatoire
À compter du 1er avril 2023, les logements considérés comme des passoires thermiques, c'est-à-dire avec des diagnostics énergétiques classés F ou G, devront se soumettre à un audit énergétique pour être mis en vente.
L’objectif est de pointer les axes d’amélioration et les travaux à entreprendre afin de réduire la consommation énergétique de ces logements. Dès 2025, la mise en location des logements classés G sera interdite. En 2028, ce sera au tour des logements classés F.
Chèque énergie
Près de 6 millions de Français pourront bénéficier, à compter du vendredi 21 avril, du chèque énergie 2023, a affirmé ce lundi 13 mars la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
«Le chèque énergie sera versé à partir du 21 avril, il bénéficie à 5,8 millions de ménages. Son versement est automatique et on peut l’utiliser pour payer sa facture d’électricité, de gaz, de bois, toutes les énergies qui servent à vous chauffer», a déclaré la ministre sur RMC.
Dans un communiqué publié ce lundi 13 mars, le gouvernement a précisé que ce chèque est destiné «aux 20% de ménages les plus modestes, dont le revenu fiscal de référence par unité de consommation (RFR/UC) est inférieur à 11.000 euros en 2021». Il est nominatif et son montant varie entre 48 et 277 euros. Il pourra être utilisé jusqu’au 31 mars 2024.