Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a invité ce mardi 28 mars la Défenseure des droits à l'accompagner dans la salle de commandement de la préfecture de police de Paris afin qu'elle voie comment les forces de l'ordre interviennent, en marge de la 10e journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites.
Venez voir par vous-même ! Accusées ces derniers jours de violences policières, les forces de l'ordre se défendent d'utiliser des méthodes de maintien de l'ordre controversées. C'est également le discours du préfet de police de Paris Laurent Nuñez qui a tout simplement invité la Défenseure des droits Claire Hédon à venir passer la journée avec lui, pour qu'elle puisse juger par elle-même.
Des méthodes controversées
Interrogé sur France Inter ce mardi, le préfet de police a en effet expliqué qu'il serait intéressant qu'elle puisse assister aux prises de décision, notamment pour voir «à quel moment [il] décide d'engager la force». «Elle verra que j'engage la force quand des individus tout grimés, tout en noir commencent à casser des commerces», a-t-il affirmé, assurant qu'il n'y avait «pas un pays au monde où on n'intervient pas dans ce genre de situation».
Malheureusement pour lui, la Défenseure des droits Claire Hédon a déjà répondu qu'elle ne pourrait pas s'y rendre, en raison d'un déplacement professionnel dans le Cher. «Elle est aujourd’hui en déplacement à Bourges et ne pourra pas s’y rendre. La Défenseure des droits a cependant accepté de s’y rendre lors d’une prochaine mobilisation», a indiqué son entourage.
Dans un entretien publié dans le Monde ce mardi matin, la haute-fonctionnaire a rappelé que le premier objectif du maintien de l'ordre était le «respect de la liberté de manifester avec, pour corollaire, la protection et la sécurité des personnes», ajoutant que «les témoignages et les images qui nous parviennent montrent des situations inacceptables».
Au total, l’institution de la DDD (Défenseur des droits), autorité constitutionnelle indépendante, a reçu pas moins de «65 saisines dénonçant des manquements à la déontologie par les forces de l’ordre depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, dont une cinquantaine ces dix derniers jours». Ce mardi, 13.000 policiers et gendarmes seront mobilisés en France dont 5.500 rien qu'à Paris, ce qui constitue un dispositif «inédit», selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin hier.