La situation semblait sur le point de revenir peu à peu à la normale, alors que la grève des éboueurs de la Ville de Paris commençait à se tasser. Ce lundi 27 mars, la menace d'une mobilisation des salariés de la société privée Derichebourg, jusqu'à présent non grévistes, faisait craindre le pire. Ils ont finalement levé leur préavis.
Le sens du timing. Alors qu'il reste encore près de 10.000 tonnes de déchets non ramassés à Paris, et que les incinérateurs de la région viennent tout juste d'être débloqués, un préavis de grève a été déposé à partir de ce dimanche 26 mars par des salariés de la société privée Derichebourg dans le cadre de la contestation contre la réforme des retraites.
Résultat : les 1er, 2e, 4e, 7e, 10e et 18e arrondissements – jusqu'alors épargnés par la grève des éboueurs de la Ville de Paris lancée dans la nuit du 6 au 7 mars dernier – pourraient à leur tour connaître des difficultés dans la collecte de leurs déchets. Une crainte rapidement balayée, puisque les salariés derichebourg ont finalement levé leur préavis.
Revalorisation salariale et pénibilité au travail
Comme leurs collègues, agents de la Ville de Paris, les salariés de Derichebourg avaient en effet décidé de se mobiliser, d'abord en s'associant pleinement à la mobilisation contre la réforme des retraites, mais aussi en profitant de l'occasion pour réclamer une augmentation de salaires «à hauteur de 15 %» et «la prise en compte de la pénibilité» de leur travail.
Point de situation - collecte des déchets ménagers: les équipes de Derichebourg, prestataire en charge de la collecte à #Paris10, ont déposé un préavis de grève à compter de ce dimanche 26 mars. Le ramassage et le traitement des déchets pourront être perturbés.
— Mairie du 10e (@Mairie10Paris) March 24, 2023
«Le ramassage et le traitement des déchets pourront être perturbés» dans les arrondissements parisiens où cette société est chargée de ramasser les déchets, comme l'explique la mairie du 10e, sans pour autant que l'on puisse mesurer quels effets cette nouvelle mobilisation pourrait avoir sur les arrondissements jusqu'alors épargnés par la grève des éboueurs. Ce lundi matin, la collecte des déchets avait finalement eu lieu sans encombre dans l'arrondissement.
«Derichebourg annonce en effet qu'à partir de lundi [27 mars], un certain nombre de grévistes supplémentaires pourraient s'ajouter à ceux déjà en grève, mais à ce stade, nous n'avons aucune idée de l'impact réel de ces grèves potentielles», confirmait à ce sujet la maire du 10e Alexandra Cordebard jeudi dernier, expliquant que pour l'instant, toute projection était «impossible».
La situation s'améliore à Paris
Dans tous les cas de figure, la situation s'améliore tout de même sur l'ensemble du territoire depuis ce week-end, avec la fin du mouvement dans les deux incinérateurs de Saint-Ouen (93) et Issy-les-Moulineaux (92) et la réquisition du troisième, celui d'Ivry-sur-Seine (94), par les forces de l'ordre.
Des informations confirmées par le Syctom et par la municipalité parisienne ce samedi soir. «Ce soir, l'ensemble des sites d’incinération sont accessibles, les blocages ayant été levés», a annoncé l'Hôtel de Ville peu après 20h samedi, se félicitant au passage de la circulation de «236 bennes dans les rues de Paris sur l’ensemble de la journée de samedi», soit «la plus grosse capacité depuis le début du mouvement social».
De son côté, le Syctom – l'agence métropolitaine des déchets ménagers – a commencé «la réorganisation des circuits de déchargement» depuis l'annonce des déblocages et s'apprêtait à reprendre peu à peu le traitement des déchets, avec la réouverture ce samedi des fours d'incinération en attendant «d'avoir assez de déchets en fosse». Ce week-end, la barre des 10.000 tonnes d'ordures non ramassées avait à nouveau été franchie, avant de retomber ce dimanche.