Une nouvelle manifestation interdite contre les bassines a donné lieu à de violents affrontements samedi 25 mars à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, entre les opposants et les forces de l'ordre. De nombreux blessés sont à déplorer, dont deux se trouvent actuellement dans le coma.
Une confrontation d'une rare violence. Des affrontements ont éclaté, samedi 25 mars, lors d'une manifestation interdite contre les bassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), faisant de nombreux blessés chez les manifestants et chez les forces de l'ordre.
Deux manifestants, blessés lors de ces affrontements, ont été placés dans le coma. Le premier est âgé de 32 ans. Il a été blessé à la tête. Selon nos informations, son état est stable malgré son coma. Son pronostic vital est toujours engagé.
Le deuxième homme est, lui, âgé de 34 ans. Ce dernier a été touché à la trachée mais son pronostic vital n'était plus engagé trois jours après les faits. L'homme est connu de la police pour vente de stupéfiants et recel de vol. Il est connu des renseignements territoriaux pour son appartenance à la mouvance ultra gauche, pour être «ultra jaune» et antivax.
Les organisateurs ont, eux, réaffirmé que 200 manifestants avaient été blessés, dont au moins 40 gravement. Le parquet de Niort a fait état de 47 blessés parmi les 3.200 gendarmes mobilisés. Deux gendarmes hospitalisés samedi en urgence absolue «sont sortis de l'hôpital», a précisé le procureur Julien Wattebled.
Une enquête sur les blessés
Une enquête «spécifique», selon le procureur, a été ouverte pour déterminer la nature et les circonstances de ces blessures. Pour les autres blessés, les investigations seront menées dans le cadre de procédures judiciaires ouvertes samedi. «Des vérifications sont en cours pour déterminer si d'autres personnes se sont présentées spontanément dans des établissements hospitaliers», a précisé le procureur.
Au moins 6.000 personnes se sont déplacées dans les Deux-Sèvres, selon la préfecture, et jusqu'à 30.000 selon les organisateurs. Le collectif d'associations «Bassines non merci», le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre (dont la dissolution a été annoncée par Gérald Darmanin mardi 28 mars) et la Confédération paysanne ont convergé vers une bassine en chantier à Sainte-Soline, dans le but de «stopper» la construction de ce réservoir à ciel ouvert, destiné à l'irrigation agricole, contesté de longue date.
Ils ont trouvé face à eux plus de 3.000 gendarmes et policiers mobilisés pour défendre le site, les autorités dénonçant la présence dans le cortège «d'au moins un millier d'activistes violents», «prêts à en découdre». Les assaillants ont fait usage «de mortiers d'artifice, de chandelles romaines et de cocktails molotov de forte contenance» parmi d'autres projectiles, selon la gendarmerie qui a riposté avec 4.000 grenades de gaz lacrymogènes et de désencerclement, et en utilisant des LBD.