Alors que la journée de grève du jeudi 23 mars contre la réforme des retraites a engendré de nombreuses manifestations en France, les dégradations constatées dans plusieurs villes pourraient s'élever à des montants astronomiques.
903 feux de mobilier urbain ou de poubelles recensés à Paris. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé ce matin sur CNEWS que de nombreuses dégradations avaient été constatées lors de la journée de mobilisation du jeudi 23 mars. Voici trois chiffres qui pourraient permettre d'évaluer le montant des dégâts.
plus de 100.000 euros de dégâts à Dijon
La ville de Dijon a annoncé que la manifestation spontanée du lundi 20 mars, faisant suite à l'annonce de la Première ministre Élisabeth Borne d'engager la responsabilité de son gouvernement pour le passage en force de la réforme des retraites, avait causé plus de 100.000 euros de dégâts.
La municipalité a établi un chiffre de 130.000 euros de réparations, dont 30.000 euros pour les dommages causés par l'incendie de grilles de l’Hôtel de Ville.
En effet, le préfet du département de la Côte-d'Or avait notamment recensé ces feux volontaires de mobilier urbain de la part de certains manifestants. «Les casseurs ont mis de l'essence sur un poteau électrique. Il a pris feu et cela a rendu l'éclairage et les caméras hors-service. On est sur des voyous qui viennent casser. Je n'ai pas d'état d'âme, on va les empêcher de faire ça et en arrêter le plus possible», avait-il expliqué chez nos confrères de France 3.
entre 3 et 4 millions d'euros pour Paris
Si le montant des dommages causés lors des récentes mobilisations n'a pas encore été annoncé, les manifestations des Gilets jaunes peuvent donner un aperçu du prix des réparations à venir.
En décembre 2018, les coûts alloués à la remise en état des rues parisiennes tournaient entre 3 et 4 millions d'euros pour une manifestation, rappelle notre journaliste économie Lomig Guillo, citant les chiffres de la Ville de Paris.
Les tags et dégradations sur l'Arc de Triomphe survenus le 1er décembre 2018 avaient entraîné des coûts de nettoyage exorbitants. Une statue présente dans l'édifice avait été réparée pour un montant compris entre 50.000 et 60.000 euros, rappelait Radio France, lors de l'ouverture du procès des casseurs en 2021.
150.000 euros le kiosque
Les coûts, qui doivent être réglés par la ville ou par l'État, dans certains cas, comme en 2022 dans le cadre des manifestations de Gilets jaunes à Paris, peuvent sembler élevés, tant le prix du mobilier urbain est important.
Par exemple, le prix d'une poubelle fixe représente plusieurs centaines d'euros, tandis qu'un feu rouge arraché, lui, «s'élèvera entre 2.500 et 5.000 sans la pose», explique Lomig Guillo, qui rajoute que le coût du remplacement d'une fontaine à eau «peut grimper jusqu'à 200.000 euros».
Enfin, le prix d'un kiosque, comme ceux présents dans la capitale et régulièrement incendiés ou pris pour cible par des jets de projectiles, est d'environ 150.000 euros, selon les chiffres fournis par MédiaKiosk, filiale de JCDecaux qui s'occupe des kiosques parisiens.