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Sondage : 83% des Français se disent en colère contre la politique économique et sociale du gouvernement

Après le passage en force de l’exécutif sur la réforme des retraites, plus de huit Français sur dix (83%) s’estiment en colère contre la politique économique et sociale menée par le gouvernement, selon un sondage CNEWS.

Une politique contestée. Alors que la réforme des retraites est désormais considérée comme adoptée après l’usage de l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement, une majorité de Français (58%) s’estime «très en colère» contre la politique économique et sociale portée par Emmanuel Macron, selon un sondage CNEWS. Mais, au total, les Français sont 83% à se déclarer «un peu ou très en colère» contre cette politique.

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Dans le détail, les 18-24 ans sont les plus en colère avec 90% de mécontents, suivis par les 35-49 ans à 88%, tandis que les 65 ans et + sont les moins sévères avec la politique économique et sociale menée par le gouvernement avec «seulement» 74% de personnes en colère.

Sur l’échiquier politique, on retrouve les sympathisants de la France insoumise en tête avec 100% de personnes interrogées qui se disent «un peu ou très en colère», suivis par les sympathisants du parti Reconquête, avec 96% de mécontents. À l’inverse, du côté des sympathisants de la majorité présidentielle (Renaissance) on retrouve «seulement» 46% de personnes interrogées qui se disent, «un peu ou très en colère».

À noter que selon un sondage CNEWS en date du 8 mars, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites, les Français étaient alors 82% à se déclarer en colère contre la politique économique et sociale du gouvernement, ce qui reflète une très progression significative. Toutefois, ils étaient seulement 51% à se déclarer très en colère contre 58% aujourd’hui, soit une augmentation de 7 points.

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Des réformes contestées

Dès la présidentielle de 2022, Emmanuel Macron avait promis de reporter l'âge légal de départ à la retraite à 64 ou 65 ans. Le chef de l'État et son gouvernement, emmené par Elisabeth Borne, ont ensuite tergiversé sur la méthode et les messages envoyés à l'opinion publique, hostile à la réforme. L'exécutif a aussi dû faire face au front uni des syndicats, à la stratégie d'obstruction parlementaire de la gauche et aux divisions inattendues des députés Républicains.

Ainsi, cette réforme mal comprise et globalement rejetée par les Français a cristallisé les tensions, et l’usage de l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le texte sans vote à l’Assemblée est venu mettre le feu aux poudres, conduisant les Français à se murer dans une contestation frontale qui pourrait ne pas s’apaiser jusqu’à un potentiel retrait de la réforme.

Par ailleurs, cette réforme des retraites intervient seulement quelques mois après la réforme de l’assurance-chômage, qui avait contribué à réduire les droits, et la durée d’indemnisation de 25% de plus d’un chômeur sur deux, et qui avait globalement reçu un accueil plus que mitigé dans l’opinion publique. Tout cela dans un contexte d’inflation galopante, qui frappe le pays depuis près d’un an.

De nouvelles réformes à venir

Enfin, les Français vont devoir se préparer à de nouvelles réformes, puisque le ministre du Travail a d’ores et déjà annoncé qu’une nouvelle loi Travail serait présentée à l’Assemblée nationale avant cet été. En effet, Emmanuel Macron aurait demandé la présentation rapide d’un texte qui viendrait tempérer la dureté du projet sur les retraites, en mettant au cœur des débats la question du «travailler mieux».

Le président de la République espère ainsi faire redescendre la grogne sociale, en proposant un certain nombre de mesures plus «consensuelles» sur un sujet qui devient de plus en plus populaire dans l’opinion publique.

Interrogé sur cette colère sociale liée aux récentes réformes économiques et sociales portées par son gouvernement, le président de la République a défendu ce mercredi au cours d'une interview la réforme des retraites en estimant qu’elle était «nécessaire pour le pays», et en se disant prêt à «endosser l’impopularité» qu’elle peut générer.

Le chef de l’État a également condamné les violences des contestations et confirmé qu’il allait maintenir la réforme qui devra s’appliquer «d’ici à la fin de l’année», mais qu’il s’en remettrait à la décision du Conseil constitutionnel, qui viendra valider définitivement ou non le projet.  

Sondage réalisé par questionnaire auto-administré les 21 et 22 mars sur un échantillon national représentatif de 1.010 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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