«Le pouvoir est face à un mouvement qui est devenu totalement incontrôlable», a estimé Thibault de Montbrial, président du Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure, ce mercredi 22 mars dans la Matinale de CNEWS.
Vers un durcissement du conflit social ? Invité de la Matinale de CNEWS ce mercredi 22 mars, Thibault de Montbrial est revenu sur les tensions qui émaillent le pays depuis l'usage par le gouvernement du 49.3 pour l'adoption de la controversée réforme des retraites, craignant des actions de plus en plus violentes.
«Le pouvoir est face à un mouvement qui est devenu totalement incontrôlable, et dont les différentes formes d'actions risquent d'avoir pour conséquences, d'une part une augmentation considérable des violences avec peut être un jour des agressions physiques contre les élus (...), et par ailleurs un blocage économique qui risque très vite d'être insupportable», a-t-il estimé.
«Depuis jeudi (et le recours au 49.3, ndlr), il y a eu 1.200 opérations coup de poing spontanées, non-préparées», a pointé Thibault de Montbrial, soulignant que sur la même période 94 policiers ou gendarmes ont été blessés. Et de marteler : les autorités font face à un «mouvement qui est parti extrêmement vite et qui est tout de suite incontrôlable».
Des rassemblements quotidiens
Chaque jour, de nouveaux rassemblements sont organisés contre la réforme des retraites dans plusieurs villes de France, théâtres pour certaines d'entre elles de vives tensions avec les forces de l'ordre. Hier soir, mardi 21 mars, à Paris, ce sont environ 3.500 personnes qui se sont réunies sur la place de la République, selon la préfecture de police de Paris. Au cours de ce mouvement, 81 personnes ont été interpellées et 89 interventions des pompiers pour des feux ont été recensées.