Interviewé ce mercredi midi pour réagir à la contestation contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron a aussi évoqué le sujet de l'emploi. Sur ce volet, une déclaration sur les allocataires du RSA a beaucoup fait réagir.
Aller de l'avant. C'est le message d'Emmanuel Macron lors de son interview, ce mercredi à la télévision. Après un usage contesté du 49.3 et une motion de censure rejetée à neuf voix près, le président s'est montré déterminé à tourner la page de la réforme des retraites pour avancer sur d'autres sujets, notamment l'emploi et le RSA.
«Beaucoup de travailleurs disent : "vous nous demandez des efforts mais il y a des gens qui travaillent jamais, ils ont quasiment la même vie et ils auront le minimum vieillesse"», a expliqué Emmanuel Macron, qui souhaite faire travailler les bénéficiaires du RSA une vingtaine d'heures par semaine.
«C'est pour ça qu'il faut très vite engager pour aller chercher celles et ceux qui sont au RSA et les aider à revenir vers l'emploi et les responsabiliser», a poursuivi le chef de l'Etat, en promettant des «droits et devoirs renforcés pour les bénéficiaires du RSA».
LFI dénonce une «haine du peuple»
Des propos qui ont choqué, surtout à gauche, notamment du côté de la France insoumise. «On a une fois de plus entendu la comédie des gens qui ne feraient rien», a dénoncé Jean-Luc Mélenchon depuis Toulouse. «Une fois de plus les menaces contre les gens qui hélas vivent au RSA», a-t-il ajouté.
Sur Twitter, le député LFI Thomas Portes a dénoncé une «haine du peuple».
Des millions de gens sont dans la rue mais le problème pour Macron c’est les gens qui sont au RSA qui ne font rien et qui refusent de bosser. La haine des pauvres. La haine du peuple. Surréaliste. #Macron13h #ReformeDesRetraites
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) March 22, 2023
Les déclarations d'Emmanuel Macron ont aussi fait réagir du côté des associations de défense des plus précaires. «Emmanuel Macron est en train de nous expliquer que la colère des Français, en fait, est due aux assistés au RSA qui vont profiter du minimum vieillesse ?», s'est offusqué Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre.
Non mais Emmanuel Macron est en train de nous expliquer que la colère des Français, en fait, est due aux assistés au RSA qui vont profiter du minimum vieillesse ?? #leculot
— Manuel Domergue (@Manuel_Domergue) March 22, 2023
Le président «s'attaque aux personnes au RSA et au minimum vieillesse», ce qui revient à véhiculer «toujours les mêmes idées fausses», a fustigé de son côté ATD Quart Monde.
#Macron13h Alors que l'heure est à l’apaisement, @emmanuelmacron s'attaque aux personnes au #RSA & au minimum vieillesse "qui ne travaillent jamais" et qu'il faudrait donc "responsabiliser".
Avec toujours les mêmes #idéesfausses.
Rappel : le minimum vital ne se négocie pas https://t.co/Eutx4zacf6— ATD Quart Monde France (@ATDQM) March 22, 2023
Les internautes ne semblent pas non plus avoir apprécié ces propos, que beaucoup interprètent comme du «mépris». «Taper sur les bénéficiaires du RSA, encore une belle manière d'apaiser, tiens», remarque un internaute. «Quelqu’un a déjà rencontré un seul manifestant qui se plaint des bénéficiaires du RSA ?», interroge encore le streamer Jean Massiet.
Taper sur les bénéficiaires du RSA, encore une belle manière d'apaiser, tiens.
— Padre_Pio (@Padre_Pio) March 22, 2023
Quelqu’un a déjà rencontré un seul manifestant qui se plaint des bénéficiaires du RSA ?
— Jean Massiet | BACKSEAT ! (@JeanMassiet) March 22, 2023
emmanuel macron dénonce le «cynisme» des superprofits
Au cours de son interview, Emmanuel Macron a aussi prononcé des paroles plus à même de satisfaire la gauche. Il a ainsi pressé les grandes entreprises qui dégagent des bénéfices exceptionnels d'en reverser une part plus importante à leurs salariés.
«Il y a quand même un peu un cynisme à l'œuvre, quand on a des grandes entreprises qui font des revenus tellement exceptionnels qu'ils en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions», a-t-il pointé.
Le président compte ainsi «demander au gouvernement de travailler sur une contribution exceptionnelle» pour que «les travailleurs puissent profiter» de cette manne.