Il y un an, l'ex-rugbyman argentin Federico Martín Aramburú était tué par balles à Paris. Deux militants d'extrême droite sont au cœur de l'enquête.
Un moment de recueillement, un an après l'impensable. Ce dimanche 19 mars, un hommage a été rendu au 146, boulevard Saint-Germain (6e arrondissement de Paris), à l'endroit même où a été abattu l'ex-rugbyman argentin Federico Martín Aramburú. Aux côtés des proches de la victime étaient présents Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris chargé du Sport, l’ambassadeur d’Argentine en France et d'anciens joueurs du XV de France comme Thierry Dusautoir.
les faits
L'émotion est encore vive, un an après la tragique nuit au cours de laquelle Federico Martín Aramburú a trouvé la mort. Ce samedi 19 mars 2022, au petit matin, une bagarre éclate dans un bar du quartier Saint-Germain. D'un côté : l'ancien international argentin (42 ans) et son ex-coéquipier français Shaun Hegarty (38 ans). De l'autre, un groupe de jeunes militants d'extrême droite composé de Loïk Le Priol (28 ans), ancien du GUD et fiché S, sa compagne Lyson (24 ans) et son ami Romain Bouvier (31 ans).
Le motif de l'altercation est encore flou. Il est question d'un homme qui aurait réclamé une cigarette au groupe de jeunes, qui l'auraient éconduit en l'insultant. Federico Martín Aramburú aurait alors voulu prendre sa défense.
Touchés au visage, les deux anciens joueurs se rendent dans un hôtel pour demander des glaçons et soigner leurs hématomes. C'est à la sortie de l'établissement qu'Aramburú est tué par balles.
qui a tué l'ancien joueur ?
Après la bagarre, c'est une véritable chasse à l'homme que dessinent les derniers éléments de l'enquête. Alors que Loïk Le Priol part à la poursuite des anciens joueurs à pied, Romain Bouvier monte dans une Jeep conduite par Lyson.
Selon L'Equipe, Romain Bouvier retrouve les deux hommes à la sortie de l'hôtel et tire quatre balles sur Aramburú, dont deux le touchent, avant de s'enfuir. Ce n'est que quelques secondes plus tard qu'arrive Loïk Le Priol, qui lui tire six balles, dont quatre seront fatales à l'Argentin.
L'avocat de l'ancien «gudard» affirme que son client n'a sorti son arme qu'après avoir été pris à partie sur le boulevard par Aramburu - déjà grièvement blessé - et Hegarty. Il nie ainsi toute préméditation.
quelles suites pour les suspects ?
Loïk Le Priol a été interpellé par la police hongroise alors qu'il tentait de se rendre en Ukraine et mis en examen pour assassinat. Quelques mois après le drame, il a été condamné en juin 2022 à deux ans de prison ferme pour le passage à tabac d'un ancien camarade du GUD en 2015.
Actuellement mis à l’isolement au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne), il met en avant pour sa défense son passé militaire, qui lui aurait causé des troubles psychiques de type stress post-traumatique. L'«altération du discernement» avait été retenue par la justice dans l'affaire de 2015.
Romain Bouvier, lui, a été interpellé dans la Sarthe après les faits. Pour la même affaire que Loïk Le Priol, il a été condamné à trois ans de prison ferme en juin 2022.
Selon Le Parisien, Lyson Rochemir, la compagne de Le Priol, est sortie de prison en décembre. Un quatrième homme est mis en examen pour «recel de malfaiteur», en raison de son possible rôle joué dans la fuite de Bouvier.
Une reconstitution des faits doit avoir lieu en septembre, selon L'Equipe.