Après l’annonce de l’utilisation de l’article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sans vote, certains élus de la majorité présidentielle ont dénoncé le manque d'unité des Républicains, sur qui le gouvernement misait beaucoup.
Si la colère gronde dans l’opposition, à la suite de l’utilisation de l’article 49.3 ce jeudi par Elisabeth Borne, la majorité présidentielle éprouve elle aussi de la rancœur, mais contre les Républicains.
En effet, la division au sein du groupe présidé par Olivier Marleix a contraint le gouvernement à faire passer le projet de loi contre la réforme des retraites sans procéder à un vote. Elisabeth Borne misait pourtant beaucoup sur les voix des LR pour valider le texte.
Cependant, ce manque d’unité était prévisible pour certains élus. «Leur positionnement n’était pas fiable, ce n’est qu’une preuve de plus, a confié à CNEWS Nicolas Turquois, député MoDem de la Vienne. Leurs engagements n’ont pas de valeur».
La stratégie des Républicains semble avoir profondément irrité la majorité. Certains ont remis en cause l’intégrité globale du parti. «J’en veux énormément aux Républicains, ils ont poussé le gouvernement au 49.3, a lancé le député MoDem Bruno Millienne à sa sortie de l’Hémicycle. Aujourd’hui Les Républicains ne représentent plus un parti de gouvernement. C’est un groupe d’opportunistes qui ne pense qu’à la réélection».
"J'en veux énormément aux Républicains", affirme le député de la majorité, @BrunoMillienne, qui dénonce un "simulacre de démocratie". "Aujourd'hui, les LR ne sont plus un parti de gouvernement. C'est un groupe d'opportunistes."#RéformeDesRetraites #DirectAN pic.twitter.com/EvRYCfILXY
— LCP (@LCP) March 16, 2023
Des élus LR se défendent
Visés par la majorité présidentielle, certains élus des Républicains ont décidé de ne pas se laisser faire. «C’est inadmissible de nous faire porter le chapeau alors même que dans la majorité il y avait des défaillances», a jugé Maxime Minot, député LR de l’Oise.
De son côté, Eric Ciotti, le président des Républicains, a assuré que son groupe parlementaire ne voterait «aucune motion de censure». «Nous ne voulons pas rajouter du chaos au chaos», a justifié le député des Alpes-Maritimes.