Au lendemain de l'hommage national rendu à Gisèle Halimi, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a indiqué, jeudi 9 mars, être «fondamentalement opposée» à une potentielle panthéonisation de l’avocate.
Après un hommage national rendu à Gisèle Halimi mercredi 8 mars, la question de la panthéonisation de l’avocate revient sur la table. Alors que la majorité et la gauche soutiennent cette idée, la droite y est plutôt «réticente».
Ce jeudi 9 mars, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a déclaré être «fondamentalement opposée» à la panthéonisation de Gisèle Halimi.
«J’y suis fondamentalement opposée car Gisèle Halimi n’était pas seulement, et après tout c’est son droit, une opposante à la guerre en Algérie. Elle était un soutien des terroristes du FLN contre l’armée française. Par conséquent, rien que cela doit lui interdire toute entrée au Panthéon», a estimé Marine Le Pen sur France Inter.
«Il y a beaucoup d’autres figures féminines qui pourraient y entrer et qui y auraient leur place comme Madame de Gouges», a suggéré la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale. «Ce serait une bonne idée, non seulement parce qu’elle a été une figure mais en plus, elle a créé l'affiche politique. Elle était la première à avoir affiché sur les murs de Paris sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne», a-t-elle expliqué.
Je suis fondamentalement opposée à l'entrée au Panthéon de Gisèle Halimi, qui a été un soutien des terroristes du FLN contre l'armée française. Ça doit lui interdire toute entrée au Panthéon. #le7930Inter pic.twitter.com/0ugDC0dtHq
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 9, 2023
Mercredi, lors de l'hommage rendu à Gisèle Halimi décédée le 28 juillet 2020, le président de la République Emmanuel Macron a rappelé le combat de la féministe contre la torture en Algérie.
«Elle a porté la cause de l’indépendance algérienne. Elle fut la procureure de ce que les autorités françaises de l'époque faisaient, de la manière dont elles le faisaient», a affirmé Emmanuel Macron.
«Si aujourd'hui la guerre d'Algérie a quitté les prétoires, elle doit maintenant prendre toute sa place dans notre mémoire ici en France et aussi en Algérie», a-t-il poursuivi, sans toutefois se prononcer sur une éventuelle entrée au Panthéon de la militante.
Vers une «constitutionnalisation» de l’IVG ?
Profitant de cet hommage national, Emmanuel Macron a quoi qu'il en soit annoncé sa volonté d’inscrire dans la Constitution la «liberté» de recourir à l'avortement dans le cadre de sa future réforme des institutions.
«Les avancées issues des débats parlementaires (...) permettront, je le souhaite, d'inscrire dans notre texte fondamental cette liberté dans le cadre du projet de loi portant révision de notre Constitution qui sera préparé dans les prochains mois», a déclaré le chef de l'État depuis le Palais de justice de Paris.
Le Parlement examine actuellement une proposition de loi constitutionnelle spécifique sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), présentée par des parlementaires, qui doit donc être approuvée dans des termes identiques par l'Assemblée nationale et le Sénat puis être soumise à référendum.