Dans une lettre adressée aux parents d'élèves parisiens, ce lundi 6 mars, la maire de la capitale Anne Hidalgo dénonce la fermeture de 178 classes maternelles et primaires prévue à la rentrée prochaine.
Des fermetures jugées «inacceptables». La maire de Paris Anne Hidalgo a rappelé ce lundi dans une lettre adressée aux parents d'élèves parisiens son «opposition résolue» à la fermeture de 178 classes maternelles et primaires à la rentrée prochaine ainsi qu'à la suppression de 182 postes d'enseignants dans les collèges et lycées de la capitale, et a tenu à apporter son «soutien aux mobilisations de la communauté éducative pour obtenir l'annulation de ces décisions».
«Les discussions continuent»
Pour rappel, il y a un mois, l'Académie de Paris avait annoncé la fermeture de 187 classes dans le premier degré, arguant que le nombre d'élèves est en constante diminution à Paris et que les prévisions pour l'année prochaine sont toujours à la baisse. Mais «depuis la première version du projet», ce chiffre a un peu baissé pour atteindre 178 classes aujourd'hui, nous souligne l'entourage de la maire, qui assure que «les discussions continuent».
C'est inacceptable ! Avec mon équipe nous nous opposons à la fermeture de classes de primaire et de postes d'enseignants en collèges et lycées à Paris.
Refusons que l'éducation de nos enfants soit dégradée au profit des logiques statistiques du Gouvernement.
Ma lettre pic.twitter.com/RcocEVPjdF— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 6, 2023
Car en effet, pour la maire, l'argument de la baisse des effectifs n'est pas recevable. «C'est au contraire une chance à saisir puisque, tous les experts le disent, des effectifs réduits sont la garantie de meilleures conditions pour apprendre, en particulier dans les écoles, en réseau d'éducation prioritaire et dans les quartiers populaires», explique-t-elle ce lundi, estimant que c'est «la meilleure aide que l'on puisse apporter aux élèves les plus fragiles».
Pour l'édile, qui appelle à «sortir de la logique purement statistique du gouvernement», «un autre chemin est possible». «Au-delà de cette question des effectifs, le moment est venu de repenser l'école dans son ensemble pour y laisser plus de place à des pédagogies ouvertes, collectives, innovantes», écrit-elle encore, plaidant pour mettre en place de «nouvelles pratiques pédagogiques qui prennent en compte la diversité des élèves et leur mixité sociale et scolaire».
Un avis partagé par de nombreux élus parisiens, maires d'arrondissement et députés, qui ont récemment interpellé dans une pétition le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye, lui demandant tout simplement d'«annuler les suppressions de postes». «La baisse de la démographie doit être saisie comme une opportunité pour baisser structurellement le nombre d'élèves par classe», lancent-ils, appelant à la mobilisation samedi prochain, le 11 mars, à 16h devant le métro Belleville (20e).
Du côté de l'opposition, la critique est pourtant acerbe. «Tout le monde sait qu'Anne Hidalgo est l'unique responsable des fermetures de classes dans les écoles», lance par exemple le maire LR du 17e arrondissement de Paris Geoffroy Boulard ce lundi, selon qui «la baisse des effectifs est la conséquence directe de la baisse de la population à Paris». «Moins 120.000 habitants depuis 2012 égal moins 20 % d'élèves», applique-t-il de façon mathématique.