La municipalité parisienne – par la voix de son adjoint chargé de l'éducation Patrick Bloche – a déploré la fermeture «brutale et inédite» de 187 classes dans les écoles maternelles et primaires, à la rentrée prochaine. Le choix du rectorat face à la baisse de la natalité et du nombre d'habitants dans la capitale.
«Nous partageons l'incompréhension et l'inquiétude de la communauté éducative à l'annonce de la fermeture brutale et inédite de 187 classes dans les écoles», a déploré l'adjoint à la mairie de Paris chargé de l'éducation Patrick Bloche, sur Twitter. L'élu a également regretté «la suppression de 182 postes dans les collèges à la rentrée 2023, notamment en éducation prioritaire».
Avec @Anne_Hidalgo, nous partageons l'incompréhension et l'inquiétude de la communauté éducative à l'annonce de la fermeture brutale et inédite de 187 classes dans les écoles et la suppression de 182 postes dans les collèges à la rentrée 2023, notamment en éducation prioritaire. pic.twitter.com/NtUAiKbTj1
— Patrick BLOCHE (@pbloche) February 9, 2023
Cette semaine, sans donner de chiffres précis, l'Académie de Paris avait justifié de futures fermetures de classes par la baisse démographique et de la natalité dans la capitale. Et justement, le rectorat prévoit une baisse de plus de 3.000 élèves à la rentrée prochaine dans le premier degré, qui connaît une érosion continue de ses effectifs depuis une décennie.
En effet, à la dernière rentrée scolaire, en septembre 2022, la ville de Paris avait déjà perdu 4.100 élèves de primaire. Une baisse qui était venue s'ajouter à celle, spectaculaire, de plus de 6.000 élèves enregistrée en septembre 2021, après la crise sanitaire du Covid-19. Erosion qui s'expliquait alors pour moitié, selon la mairie, par des déménagements.
«Une véritable saignée»
«Une véritable saignée pour les écoles parisiennes» a dénoncé la FCPE Paris dans un communiqué, qui explique que l'Académie de Paris prévoit ainsi 187 fermetures de classes dans 180 écoles, dont 56 classes situées en réseau d’éducation prioritaire (48 REP et 8 REP+), alors que seulement 16 ouvertures de classes sont prévues (dont 5 en REP et aucune en REP+).
Communiqué de presse de la @FCPE_Paris :
Une véritable saignée pour les écoles parisiennes
Retrouvez la liste des écoles concernées dans l'article
https://t.co/HPdV55efPN pic.twitter.com/8WfCbGlfOv— FCPE Paris (@FCPE_Paris) February 7, 2023
De plus, avec 155 suppressions de postes dans le premier degré et 182 dans le second degré, selon la FCPE Paris, «on pousse encore plus à la fuite des familles», déplore sa présidente Sylvaine Baehrel, qui voit derrière ces mesures «un choix politique». «Le gouvernement fait le choix de sacrifier l'école publique pour favoriser la sélection et la reproduction sociale», a-t-elle insisté.
Selon l'association de parents d'élèves, ce sont en effet les quartiers les moins favorisés du Nord et de l'Est de Paris (18e, 19e, 20e) qui sont les plus touchés par ces fermetures. Depuis 2012, Paris a perdu 28.000 élèves, selon le rectorat, qui anticipe une poursuite de cette tendance mais «moins forte», avec 9.000 élèves en moins sur les trois prochaines années.
En septembre 2022, une cinquantaine de classes avaient déjà fermé à Paris, alors que de nombreux élus fustigent la fuite des familles de Paris. Entre 2014 et 2020, la capitale a perdu en moyenne 12.400 habitants par an.
«Les Parisiens sont toujours plus nombreux à déménager», et ces départs «sont notamment motivés par le coût élevé du logement» et «l'offre réduite de logements de grande taille pour les familles», expliquait notamment l'Insee dans un rapport publié fin décembre.