L'Élysée est revenu, lundi 6 mars, sur le refus de Serge Halimi, fils de Gisèle Halimi, d’assister mercredi à l’hommage national rendu à sa mère, la présidence rejetant «un procès qui n’engage que ses auteurs».
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’Élysée organise, ce mercredi, un hommage national à Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020. Face au refus de Serge, fils de l’avocate féministe, d’assister à cet événement en raison de la mobilisation contre la réforme des retraites, l’Élysée a rejeté, lundi 6 mars, le «procès» fait par le journaliste.
«Ce procès qui est fait n'engage que ses auteurs et je les renvoie à leur conscience», a répondu un conseiller de l'Élysée pour justifier cette date. «Le président de la République, lui, ne lie pas l'actualité à la figure de Gisèle Halimi, ce serait "hors sujet"», a-t-il plaidé.
Dimanche dernier, le journaliste Serge Halimi s'était désolidarisé de cette initiative en affirmant qu'il n'y assisterait pas car l'hommage intervient «alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites» que sa mère aurait, selon lui, combattue.
«Je n'y participerai pas. La décision de l'Élysée intervient après plus de deux ans de tergiversations et alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes», avait souligné le journaliste Serge Halimi dans une déclaration transmise à l'AFP.
«Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés. Le 8 mars, ce sera la meilleure façon d'honorer sa mémoire et ses combats», avait-il ajouté affirmant n'avoir «jamais eu de contact avec l'Élysée, ni avec aucun officiel, depuis le décès de (sa) mère».
«Une instrumentalisation politique» de l'hommage
Serge Halimi n’était pas le seul à avoir refusé d’assister à cet hommage national. En effet, Violaine Lucas, présidente de l’association «choisir la cause des femmes», fondée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir en 1971, a elle aussi décliné l’invitation de l’Élysée accusant la présidence d’«instrumentalisation politique».
A contrario, Jean-Yves Halimi, l’autre fils de Gisèle Halimi, s’était dit «très satisfait» à l’annonce de cet hommage. «J'ai toujours pensé qu'elle le méritait», avait-il dit.
Durant toute sa vie, Gisèle Halimi a longtemps œuvré pour la dépénalisation de l'avortement, puis pour sa prise en charge par la Sécurité sociale. Auparavant, elle avait dénoncé l'usage de la torture pendant la guerre d'Algérie par les militaires français, ce qui lui avait valu une arrestation et une brève détention.