Si plusieurs tronçons de la Petite Ceinture – cette ancienne voie ferroviaire de 32 km autour de Paris – ont récemment été rouverts au public, les élus écologistes veulent aller plus loin, et militent pour que l'intégralité de cette «ceinture verte» soit ouverte à tous.
Une «promenade continue» autour de Paris. Alors que le nouveau Plan local d'urbanisme (PLU) parisien est en cours de rédaction, les élus écologistes présentent ce jeudi 2 mars leurs ambitions en matière d'urbanisme, et les projets qu'ils souhaitent voir aboutir pour la capitale de demain. Parmi ces vœux, ils portent notamment celui de voir la Petite Ceinture être transformée en un grand espace vert, ouvert à tous dans son intégralité.
Un lieu refuge à préserver
«Les écologistes portent un projet très clair pour la Petite Ceinture», explique l'un d'entre eux. Elu écologiste dans le 18e arrondissement, Emile Meunier – qui préside la commission urbanisme du Conseil de Paris – plaide en effet pour «l'ouverture de tous les tronçons aux piétons», pour en faire une «promenade continue le tour de Paris», avec le «classement des talus et largeurs pour protéger la nature et la biodiversité».
La préservation de cette «ceinture verte» et de ses talus – qualifiée de «réservoir extraordinaire de biodiversité» – est un «combat historique» des écologistes parisiens, alors que le site est connu pour servir de refuge à plusieurs centaines d'espèces – faune et flore confondues – avec des oiseaux comme les chanterelles et les pinsons, mais aussi des chauves-souris.
«Les écologistes défendent la sanctuarisation des 60 hectares de la Petite Ceinture pour protéger la nature et la biodiversité le long de cette ancienne voie ferrée et pour offrir aux Parisiens une promenade de respiration continue dans chaque arrondissement», confirme à son tour sur Twitter Alice Timsit, élue écologiste dans le 19e arrondissement.
Un voeu qui devra être discuté avec l'exécutif parisien, et plus particulièrement avec le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, qui mène les discussions concernant le nouveau PLU, qualifié de «bioclimatique». En attendant, la municipalité continue de mener une politique en faveur de la protection de la Petite Ceinture, notamment avec l'ouverture de 7,5 km de celle-ci ces dernières années, et le projet d'en ouvrir d'autres, comme dans le 20e, où une parcelle appartenant à la SNCF a récemment été rachetée à cet effet.
Un lieu et de nombreux projets
Et les élus écologistes ne sont pas les seuls intéressés par le potentiel du lieu. Depuis plus de 30 ans, l'Association de sauvegarde de la Petite Ceinture de Paris et de son réseau ferré (ASPCRF) préconise entre autres la réhabilitation de cette voie de chemin de fer «au profit d’un système de transport collectif ferroviaire compatible avec le réseau ferré régional, adapté et respectueux de son environnement».
Le 11 février dernier, ce n'est autre que l'ancien Premier ministre Jean Castex, qui s'est intéressé au sujet. Invité par l'association, celui qui est désormais PDG de la RATP a pu découvrir le projet de ces passionnés de l'histoire de la Petite Ceinture qui, eux, ne sont pas spécialement favorables au fait qu'elle ne devienne qu'une simple promenade arborée.
Ils proposent plutôt «de compléter» les ouvertures au public déjà existantes «par des circulations ponctuelles de trains de découverte à vitesse réduite» sur 23 des 32 km de la Petite Ceinture, et ce, lors d'événements organisés par la municipalité parisienne, «permettant ainsi aux habitants et aux touristes d'apprécier cet élément du patrimoine francilien».
En outre, en mai 2022, les élus communistes avaient eux aussi évoqué l'idée «de rendre à la Petite Ceinture sa fonction première de réseau ferré pour le transport de marchandises». Le président du groupe communiste au Conseil de Paris Nicolas Bonnet-Ouladj envisageait en effet la possibilité de relancer l'utilisation et l'exploitation de la Petite Ceinture, «avec le développement de matériel plus léger et moins bruyant de la SNCF». «Envisageable à hauteur de 30 ans», selon lui.