A un mois de la tenue de la «votation» au sujet du maintien ou non des trottinettes électriques en libre-service dans la capitale, l'un des 3 opérateurs – l'Américain Lime – est accusé ce mardi 28 février «d'acheter des électeurs». En cause ? Un mail envoyé à ses usagers.
Petite polémique à un mois du scrutin. Alors que l'opérateur de trottinettes électriques en free-floating a envoyé un mail à ses usagers, les incitant à s'inscrire sur les listes électorales en l'échange d'obtenir «dix minutes de ride gratuites», la controverse enfle. Les Parisiens ont en effet jusqu'au vendredi 3 mars prochain pour s'inscrire sur les listes électorales – si ce n'est pas déjà fait – pour participer à la votation citoyenne.
La méthode dénoncée
Sur Twitter, l'un de ces usagers s'est offusqué de l'offre de l'opérateur. «Vous trouveriez ça normal d'être payé pour participer à une élection ? C'est exactement ce que fait Lime en offrant dix minutes gratuites à tous ses clients pour les convaincre de voter au référendum du 2 avril sur l'interdiction des trottinettes en libre-service à Paris», s'interroge-t-il notamment.
Des méthodes dénoncées par David Belliard. L'adjoint à la mairie de Paris chargé des mobilités s'est en effet fendu d'un message acerbe sur Twitter, interpellant directement Lime sur ce mail. «Le 2 avril prochain, tous les Parisiens pourront s'exprimer dans les urnes», écrit l'élu, qui estime que «faire campagne pour le maintien des trottinettes à Paris, c'est le jeu» mais que «proposer d'acheter des électeurs, ce n'est pas franchement joli».
Faire campagne pour le maintien des trottinettes à Paris, c'est le jeu Et le 2 avril prochain, tout les parisiens et parisiennes pourront s'exprimer dans les urnes. Mais proposer d'acheter des électeurs, c'est franchement pas joli, joli @lime_fr ! https://t.co/55LXNqm67w
— David Belliard (@David_Belliard) February 28, 2023
Malgré un intitulé assez clair sur les intentions de l'opérateur américain qui invite ses usagers à «voter le 2 avril pour sauver les trottinettes à Paris», Lime ne «rémunère» pas directement ses usagers pour participer à la votation, en l’occurence il n'en a même pas le droit, mais offre dix minutes à ceux qui s'inscriraient ou qui pourraient prouver qu'ils sont inscrits sur les listes électorales. Une communication certes maladroite, mais qui ne force en rien l'usager à voter oui à la question.
Pour rappel, la maire de Paris Anne Hidalgo – qui ne cache pas son ambition de faire disparaître les trottinettes électriques en free-floating de ses rues – a annoncé mi-janvier la tenue d'une «votation» le dimanche 2 avril, pour le maintien ou non de ce mode de transports populaire, mais qui souffre d'une mauvaise image. A cette date, les Parisiens seront donc invités à venir voter dans leur mairie d'arrondissement, pour répondre à la question suivante : «pour ou contre les trottinettes en libre-service ?».
Une opération «parfaitement légale», selon Lime
Une question jugée «impartiale» par les 3 opérateurs – Dott, Lime et Tier – qui ont récemment déploré entre autres choses que le vote électronique n'ait pa été retenu, que les procurations soient interdites, que seuls les Parisiens soient autorisés à voter et que la date limite d'inscription sur les listes électorales ait été fixée au 3 mars, laissant peu de temps aux votants pour s'organiser.
Interrogé ce mercredi après l'envoi ce mail, Lime s'est officiellement défendu d'«acheter des électeurs», expliquant que l'objectif de l'opération «minutes gratuites» était en effet d'«encourager les Parisiens à s’inscrire sur les listes électorales en vue de la votation du 2 avril» et ce, alors que «la date limite d'inscription sur les listes électorales a été arbitrairement fixée par la Ville au 3 mars, un délai extrêmement court». «Notre opération vise à faire en sorte qu’un maximum de Parisiens puissent avoir voix au chapitre dans le cadre de cette consultation», poursuit l'opérateur, qui assure que cette opération «est parfaitement légale».