Emmanuel Macron a annoncé ce mardi 28 février une campagne de vaccination «généralisée» dans les collèges pour les élèves de 5e, afin d'«éradiquer» le papillomavirus, une infection sexuellement transmissible (IST).
Le chef de l'État s'est rendu aujourd'hui dans un collège de Jarnac (Charente). Emmanuel Macron a annoncé ce mardi 28 février une campagne de vaccination «généralisée» dans les collèges pour les élèves de 5e, afin «d'éradiquer le papillomavirus», une infection sexuellement transmissible (IST) responsable chaque année de 6.000 nouveaux cas de cancers chez la femme et l'homme.
Accompagné des ministres de la Santé et de l'Education, François Braun et Pap Ndiaye, le président de la République a indiqué que cette campagne de vaccination interviendra «à partir de la rentrée prochaine».
«Cela permet d'éviter beaucoup de cancers», a précisé Emmanuel Macron lors d'une rencontre avec des élèves, à quatre jours de la Journée mondiale de sensibilisation autour des maladies induites par le papillomavirus humain (HPV).
Extrêmement fréquentes, ces infections sont la plupart du temps bénignes, mais elles peuvent persister et aboutir à un cancer : les HPV sont responsables de 2.900 cancers du col de l'utérus provoquant plus de 1.000 décès par an, 1.500 cancers de la sphère ORL, 1.500 cancers de l'anus, 200 cancers de la vulve ou du vagin et une centaine de cancers du pénis.
l'oms prône la vaccination
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ces cancers seraient totalement éliminables grâce au dépistage et à la vaccination. Or, le taux de couverture vaccinale est actuellement en France de 37% pour les filles et 9% pour les garçons, alors que la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 vise un objectif de 80% d'ici à sept ans.
La vaccination est aujourd'hui recommandée pour les filles et les garçons entre 11 ans et 14 ans. Elle peut également être proposée en rattrapage jusqu'à l'âge de 19 ans et reste possible jusqu'à 26 ans pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes.
Une expérimentation menée dans le Grand Est pendant deux ans a montré de bons résultats chez les jeunes scolarisés en classe de 5ème, le taux de vaccination passant de 9% à 27% la première année et de 14% à 31% la seconde.
priorité à la prévention
Pour Emmanuel Macron, cette journée reste l'occasion de faire la promotion de sa politique en matière de médecine préventive. Depuis le 1er janvier 2023, les jeunes de moins de 26 ans ont accès gratuitement à des préservatifs en pharmacie. Ils peuvent également bénéficier d'un dépistage gratuit et sans ordonnance des IST, autrefois réservé au seul VIH.
Le ministre de la Santé François Braun avait également annoncé l'an dernier la mise en place de trois consultations médicales gratuites pour les «trois âges de la vie, 25 ans, 45 ans et 65 ans». Le but de cette mesure, qui devrait prendre forme en 2023, est de faire de la prévention à des âges charnière sur différents sujets : vaccins, addiction, dépistage de cancers, santé mentale...