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Procès en appel de Nicolas Zepeda pour assassinat : ces autres affaires judiciaires sans aveu ni cadavre

En 2014, Maurice Agnelet avait été condamné à vingt ans de réclusion pour le meurtre d'Agnès Le Roux. [JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP]

Le procès en appel du Chilien Nicolas Zepeda, condamné pour l'assassinat de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki, s'ouvre ce mardi 21 février. Ce n'est pas la première fois qu'un procès pour meurtre se tient malgré l'absence de cadavre et d'aveux du suspect.

Jacques Viguier acquitté

Suzanne Viguier, professeur de danse de 38 ans, disparaît le 27 février 2000 à Toulouse. Son amant est le dernier à l'avoir vue vivante, à l'aube, quand il l'a raccompagnée au domicile conjugal.

Rapidement soupçonné, son mari Jacques Viguier, professeur d'université, est jugé pour meurtre après neuf mois de détention provisoire. Il est acquitté à deux reprises, en 2009 puis, en appel, en 2010.

Dans le livre «Innocent», Jacques Viguier est revenu sur «10 ans de souffrance et de combat», le sous-titre de l'ouvrage.

Un film a été tiré de cette affaire, «Une intime conviction», avec Marina Foïs et Olivier Gourmet dans le rôle de l'un des avocats du mari, Eric Dupond-Moretti, aujourd'hui ministre de la Justice.

Maurice Agnelet condamné

Agnès Le Roux, héritière d'un des plus prestigieux casinos niçois, disparaît en 1977. Soupçonné, l'avocat Maurice Agnelet, qui fut un temps son amant et était proche du patron d'un casino concurrent, bénéficie d'abord d'un non-lieu en 1985.

Renvoyé aux assises après le revirement d'un témoin capital, il est acquitté en 2006 mais condamné en appel à vingt ans de réclusion l'année suivante.

En 2013, la Cour européenne des droits de l'homme estime que ce procès n'a pas été équitable. Mais en 2014, Maurice Agnelet est de nouveau condamné à vingt ans de réclusion.

Il meurt à 82 ans en janvier 2021, en Nouvelle-Calédonie où il avait rejoint son fils après sa libération moins d'un mois plus tôt pour raisons médicales.

Cette affaire a inspiré un film d'André Téchiné en 2014, «L'homme qu'on aimait trop», avec Guillaume Canet, Catherine Deneuve et Adèle Haenel.

Guillaume Seznec condamné puis gracié

L'affaire Guillaume Seznec reste l'une des grandes énigmes judiciaires du XXe siècle.

Négociant en bois, Seznec quitte Rennes le 25 mai 1923 avec son ami Pierre Quémeneur, conseiller général du Finistère, pour faire du négoce à Paris. Trois jours plus tard il revient seul, affirmant avoir laissé près de Paris Quémeneur qui préférait terminer le voyage en train. Ce dernier ne donnera plus signe de vie.

Le 4 novembre 1924, Seznec est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Il passera 20 ans au bagne, en Guyane.

Gracié par le général de Gaulle en 1946 pour bonne conduite, il rentre en métropole le 1er juillet 1947, à 69 ans. Renversé à Paris en novembre 1953 par une camionnette, il meurt trois mois plus tard.

Sa famille a poursuivi son combat pour sa réhabilitation, mais quatorze demandes de révision du procès ont été rejetées, la dernière en 2006.

Jean-Louis Turquin condamné puis assassiné

Charles-Edouard Turquin disparaît en 1991 à l'âge de 8 ans. Son père, Jean-Louis Turquin, un vétérinaire niçois, est condamné en 1997 à vingt ans de réclusion pour son assassinat, un crime qu'il aurait commis pour se venger de son épouse qui voulait divorcer.

La pièce principale de l'accusation reposait sur une conversation enregistrée par son épouse Michèle, à l'insu de son mari. Dans le secret du cabinet de vétérinaire, il lui avait avoué avoir tué leur fils et enterré son corps dans une commune voisine. Un sombre «jeu de rôle» pour le mari.

Il bénéficiera en juillet 2006 d'une mesure de libération conditionnelle mais sera tué par balles début 2017. Le mystère reste entier sur l'identité du tireur.

Patrick Chabert, condamné puis acquitté

Le 10 juin 2003, Nadine Chabert, 34 ans, en instance de divorce, ne se présente pas à l'audience de conciliation.

Salariée dans une société de réinsertion à Istres, elle avait annoncé, à son travail, qu'en cas d'absence, il faudrait avertir la police et chercher du côté de son mari.

Ce dernier, Patrick Chabert, soutient, ainsi que sa fille et la mère de la disparue, la thèse d'un départ volontaire dans une secte.

Condamné en première instance, en septembre 2010, à 20 ans de réclusion criminelle, Patrick Chabert a été acquitté le 20 décembre 2011 en appel.

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