Plusieurs manifestations sont prévues en France ce samedi 18 février en réaction à la Loi immigration porté par Gérald Darmanin et Olivier Dussopt. Le collectif d'associations et de syndicats qui en est à l'origine dénonce un texte «déshumanisant»
Présenté au début du mois en Conseil des ministres, le projet de loi sur l'immigration, parfois appelé «loi Darmanin», est accusé selon ses détracteurs de promouvoir une «immigration jetable». Ce samedi 18 février, un collectif d'associations et de syndicats organise ainsi des manifestations à Paris et ailleurs en France, pour s'y opposer.
Le rassemblement parisien partira à 14h de la Porte dorée, en direction du centre de rétention de Vincennes. A Lyon, Marseille et Bordeaux, les manifestants se rassembleront à la même heure, respectivement place Gabriel Péri, près du métro Bougainville et place de la Victoire. Des manifestations sont aussi prévues à Strasbourg, 15h place de la République, et à Nantes, 17h place du Bouffay.
Parmi les associations et syndicats qui participent figurent notamment la Marche des solidarités, Médecins du monde, la CGT ou encore Attac France. Tous estiment que ce projet de loi «conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des personnes migrantes».
Ils pointent une radicalisation des pratiques préfectorales «arbitraires et répressives», avec la «systématisation des obligations de quitter le territoire français (OQTF) et des interdictions de retour sur le territoire français (IRTF), dans la suite des instructions déjà prises pour augmenter les assignations à résidence et le nombre de centres et locaux de rétention administrative».
Une «vision utilitariste et répressive»
La «loi Darmanin», en réalité portée à la fois par Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, et Olivier Dussopt, ministre du Travail, doit être examiné en mars au Sénat. Elle prévoit une série de mesures pour faciliter les expulsions des étrangers, en premier lieu ceux condamnés pour des actes de délinquance, une réforme du système d'asile et du contentieux des étrangers, ainsi qu'un volet intégration notamment par la régularisation de certains travailleurs sans-papiers dans les métiers dits en «tension».
Ses opposants lui reproche sa «vision utilitariste et répressive», qui se traduit selon eux par «l’obsession des expulsions et l’inscription des sans-papiers au fichier des personnes recherchées». «Les personnes migrantes sont déshumanisées et considérées uniquement comme de la main d’œuvre potentielle, qui n’a droit qu’à des propositions de régularisations précaires, limitées aux métiers dits “en tension”», déplorent le collectif dans son appel à la manifestation.
Les associations de défense des étrangers s'inquiètent de voir «le droit du séjour et le droit d'asile [...] encore plus restreints». Elles dénoncent une réforme qui, «si elle était adoptée, accentuerait encore le fait que les personnes étrangères en France sont considérées comme une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir».