Invité de La Matinale de CNEWS ce jeudi, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, est revenu sur les débats houleux des députés à l'Assemblée nationale sur le projet de réforme des retraites. «Les Français souhaitent que l'on parle de la retraite, ce n'est pas ce que fait l'opposition», a-t-il affirmé.
Un projet bloqué. Alors qu'il reste 48 heures de débat aux députés de l'Assemblée nationale pour examiner le projet de réforme des retraites, le ministre du Travail estime que les oppositions ne jouent pas leur rôle démocratique en bloquant les débats avec plusieurs milliers d'amendements qui rendent impossible l'examen complet du projet. Une attitude qui ne serait pas, selon Olivier Dussopt, dans l'intérêt des Français.
«Les oppositions qui aujourd'hui vont vous dire qu'il ne reste pas assez de temps sont les mêmes qui depuis 10 jours, parlent de tout sauf des retraites. Hier, nous avons eu quatre heures sur la CSG et l'ISF, alors que ce n'est pas le sujet, les Français souhaiteraient qu'on parle des retraites et ce n'est pas ce que fait l'opposition», a expliqué Olivier Dussopt.
L'article sur l'index séniors déjà supprimé
Selon le ministre du Travail, en plus de bloquer les débats de manière volontaire, les oppositions manquent de cohérence avec leurs propos. En témoigne la suppression de la mesure concernant l'index séniors, votée par les oppositions, alors qu'elles n'avaient cessé de rappeler «l'importance du travail des séniors» pendant toute la semaine.
«Après nous avoir dit pendant des jours et des jours que nous ne faisions pas assez pour les séniors, leur première décision est de supprimer l'article sur les séniors», a fustigé le ministre du Travail.
Calendrier accéléré par l'article 47.1 de la Constitution
Si les oppositions adoptent une certaine attitude de blocage qui empêche d'examiner la totalité de la réforme, massivement rejetée par les Français, Olivier Dussopt omet de préciser que le timming serré provient de l'utilisation automatique de l'article 47.1 de la Constitution en raison de l'intégration de la réforme dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Dans ce cadre, l’article 47-1 de la Constitution prévoit que l’Assemblée nationale dispose de vingt jours pour examiner le projet en première lecture après son dépot, puis le Gouvernement saisit le Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze jours. Une procédure d'accélération des débats que l'opposition qualifie de «49.3 déguisé».