La cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, ce jeudi 16 février, a rassemblé au niveau national, 440.000 manifestants selon le ministère de l'intérieur. La CGT a elle comptabilisé 1,3 million de personnes. Des chiffres en baisse par rapport à ceux du 11 février dernier.
Ce jeudi 16 février, la cinquième journée de manifestation contre la réforme des retraites a rassemblé 440.000 personnes dans toute la France, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. La CGT a, elle, revendiqué 1,3 million d’opposants à ce projet du gouvernement au niveau national, avec un cortège parisien composé de 300.000 personnes. Le cabinet Occurrence, qui a réalisé un comptage pour un collectif de médias dont l'AFP, a lui dénombré 33.000 manifestants dans la capitale.
En pleine vacances scolaires, à l’exception de l’Île-de-France et de l’Occitanie, la mobilisation est apparue en baisse par rapport à celle du 11 février dernier, qui avait rassemblé «plus de 2,5 millions» de manifestants, selon la CGT, et 963.000 pour le ministère de l’Intérieur.
Les principaux leaders syndicaux se sont eux mobilisés à Albi (Tarn). Le choix de ce lieu s’explique par la volonté de «braquer le projecteur» sur cette «France des villes moyennes très mobilisées», a indiqué le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.
Les rangs étaient d’ailleurs plus clairsemés dans la plupart des villes. C’est le cas notamment à Toulouse (Haute-Garonne), où la police a compté 14.000 personnes, contre 25.000 samedi, ou Lille (Nord), où ils étaient 3.500, contre 10.700 le 11 février.
«Maintenir le souffle»
Selon Marylise Léon, la numéro 2 de la CFDT, l’idée de cette mobilisation n’était pas «de faire nombre, mais d’entretenir le souffle».
Les perturbations sont restées limitées dans les transports. Néanmoins, des vols ont été annulés et des agents d'EDF ont baissé la production d'électricité, sans provoquer de coupures de courant. Dans l'éducation, le taux de grévistes était moindre également.
Cap sur le 7 mars
Que le texte soit voté ou non à l’Assemblée nationale, le 7 mars prochain est déjà dans la ligne de mire des opposants à la réforme des retraites. En effet l’intersyndicale envisage «une immense journée de mobilisation».
D'autres actions sont prévues le lendemain lors de la journée internationale des droits des femmes. Les principales organisations de jeunesse annoncent aussi une journée de mobilisation le 9 mars.
De quoi donner des idées de grèves reconductibles à partir du 7 mars. Si l’ensemble des syndicats n'ont pas appelé à un arrêt total du pays, certaines confédérations comme Solidaires y sont favorables. Les syndicats de la RATP l'ont déjà annoncé ainsi que la CGT éboueurs.
Un rejet de la réforme
Faute de réussir à infléchir l'exécutif, l'intersyndicale a adressé un courrier aux parlementaires, hormis ceux du Rassemblement national, pour leur demander de rejeter la réforme «et plus particulièrement son article 7», qui porte le recul de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.
Après plusieurs jours d'empoignades stériles, les députés abordent la dernière ligne droite des débats jusqu'à vendredi minuit, heure couperet de l'examen du texte avant sa transmission au Sénat.