Un sondage réalisé par l'institut Ipsos pour le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) a démontré que neuf Français noirs sur dix ont déjà été victimes de racisme au moins une fois dans leur vie.
Un chiffre en hausse. En France, 91% des personnes noires disent avoir été victimes au moins une fois d'une discrimination raciale, selon un sondage commandé par le CRAN, le Conseil représentatif des associations noires de France et relayé par Le Parisien.
Dans le détail, l'étude indique que 41% des faits de discrimination ont lieu dans les espaces publics et 31% au travail. Plus alarmant, 14% de ces faits se sont produits à l'école ou à l'université.
«Il y a aujourd'hui une libération de la parole raciste et une augmentation des idées extrémistes. Nous avons voulu, avec cette étude, essayer de mesurer le phénomène. Résultat : il est massif», déplore le président du Cran, Patrick Lozès.
A titre de comparaison, en 2007, dans une autre étude commandée par le Cran, 56 % des personnes noires disaient avoir été touchées, au moins une fois au cours de leur vie, par des actes racistes.
«attitudes dédaigneuses, méprisantes ou irrespectueuses»
Dans le détail, dans cette nouvelle étude, 58% des personnes concernées ont indiqué que les faits à leur encontre se traduisaient par des «attitudes dédaigneuses, méprisantes ou irrespectueuses». Pour 53% d'entre elles, cela passe également par «la difficulté à décrocher un entretien d'embauche» ou encore à une «injustice au cours des études».
Un peu moins de la moitié (49%) disent avoir déjà été confrontés à un «refus d'embauche», «un refus de promotion dans le travail» ou via des «agressions verbales ou des insultes». Pour 44%, cela se manifeste également la rencontre de «difficultés lors de l'achat ou de la location d'un logement».
Cette étude intervient alors que le gouvernement d'Elisabeth Borne a présenté, le 30 janvier dernier, un plan pour lutter contre les discriminations. Parmi les mesures, il avait été annoncé de «systématiser les testings sur les discriminations à l'emploi» ou encore de créer des peines aggravées lors d'une condamnation pur insulte raciale.