Partir loin de la ville pour ne pas retomber dans l'addiction ? C'est l'une des pistes récemment évoquées par l'Agence régionale de santé (ARS) pour extirper les consommateurs de crack en parcours de sevrage de l'envie irrépressible de replonger.
Loin de la tentation. Plusieurs toxicomanes franciliens, notamment «rescapés» de la scène de consommation ouverte du square Forceval (18e) aujourd'hui démantelée, ont pu partir «se mettre au vert» dans différents centres de province, selon une information du Parisien. Neuf d'entre eux ont déjà été admis depuis novembre, et quatre autres seraient sur le point de partir, a fait savoir Amélie Verdier, la directrice de l'ARS Ile-de-France, au quotidien.
cinquante orientations d'ici au printemps
Concrètement, il s'agit d'«un dispositif d'aval» mis en place en «postcure» et donc proposé sur la base du volontariat à ceux qui seraient déjà en parcours de sevrage, a-t-elle expliqué, évoquant «une action nécessaire de solidarité nationale», imaginée comme une solution pour «que la situation vécue dans le nord-est parisien ne prolifère pas».
Au total, pas moins de 25 places seraient actuellement ouvertes, sur un objectif d'une cinquantaine d'orientations d'ici au mois de mai. Des places «qui existent déjà et qui sont donc financées», a tenu à précisier la directrice de l'ARS, soulignant que ces «"postcures" loin de l'Ile-de-France étaient une demande forte» des personnes en parcours de sevrage afin de s'éloigner un maximum des lieux de consommation.
«Nous ne prétendons pas tout résoudre, mais offrir des perspectives à ceux qui le souhaitent [...] La mission de l'ARS est d'aider toutes les victimes d'addiction, alors que la cocaïne et le crack circulent de plus en plus et que la lutte contre les trafics est un enjeu national», a poursuivi Amélie Verdier. Un premier bilan devrait être réalisé dans le courant du mois de mars.
Un plan crack toujours à l'étude
Des annonces qui arrivent plus de 5 mois après le démantèlement du square Forceval (18e) porte de la Villette à Paris, et alors qu'un nouveau plan crack – toujours attendu – avait été annoncé. La préfecture de région, la préfecture de police de Paris et l'ARS Ile-de-France avaient alors annoncé leur ambition de mettre en place «des parcours de prise en charge sanitaire, médico-sociale et sociale».
«Nous continuerons à déployer une action volontariste et coordonnée pour construire des parcours de prise en charge sanitaire, médico-sociale et sociale, au bénéfice commun du respect de l'ordre public, de la réduction des risques sanitaires et de la santé globale des consommateurs de drogue», avaient écrit les 3 institutions dans un communiqué commun, sans en dire davantage sur la forme que prendront ces parcours de soins.