L'Ukraine a affirmé avoir intercepté 61 missiles sur les 71 tirés ce vendredi 10 février par la Russie contre son territoire, ajoutant avoir également abattu cinq drones de conception iranienne utilisés par Moscou.
Alors que l'armée de l'air ukrainienne vient de communiquer avoir été la cible de pas moins de «71 missiles Kh-101, Kh-555 et missiles de croisière Kalibr», réussissant tout de même à «en détruire 61», les autorités ukrainiennes ont rapporté que plusieurs projectiles ont touché des sites énergétiques à travers le pays.
Que s'est-il passé ?
La Russie a mené ce vendredi 10 février une attaque «massive» avec des dizaines de missiles contre des sites énergétiques en Ukraine, selon Kiev qui affirme que deux projectiles ont traversé l'espace aérien de la Roumanie et donc de l'Otan, ce que ce pays dément.
«Aucun» missile n'est entré dans l'espace aérien roumain, a de son côté déclaré le ministère roumain de la Défense, qui a tout de même confirmé qu'un missile était passé à 35 km de son territoire, ce qui avait justifié l'envoi de deux avions de chasse roumains.
Au total, «l'ennemi a tiré 71 missiles Kh-101, Kh-555 et missiles de croisière Kalibr [...] Les forces de défense antiaérienne en ont détruit 61», a affirmé l'armée de l'air ukrainienne.
Quelles sont les zones les plus touchées ?
Au-dessus de Kiev, où plusieurs explosions ont été entendues, pas moins de 10 missiles auraient été abattus, selon le maire de la capitale Vitali Klitschko, indiquant qu'il n'y avait «pas de victimes», mais «des dégâts au réseau électrique».
Selon l'armée de l'air ukrainienne, «l'ennemi a frappé les villes et les infrastructures essentielles de l'Ukraine», à quelques jours du premier anniversaire de l'invasion russe lancée le 24 février 2022.
Selon le ministère de l'Energie, des sites énergétiques ont été touchés dans six régions d'Ukraine, avec une situation particulièrement «difficile» dans celles de Zaporijjia (sud), Kharkiv (nord-est) et Khmelnytskyï (ouest).
Quelles sont les conséquences ?
Des coupures préventives d'urgence ont été mises en place dans plusieurs régions pour éviter une surcharge du réseau électrique qui provoquerait davantage de dégâts, selon la même source.
A Zaporijjia, «une partie de la ville est sans électricité», a indiqué sur Telegram le secrétaire du conseil municipal, Anatoly Kourtev, selon qui, «en une heure, 17 frappes ont été enregistrées dans la ville, (soit) le plus grand nombre depuis le début de l'invasion» russe.
«Assez de paroles et d'hésitations politiques», a tonné sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne, appelant les alliés de Kiev à «des décisions clés rapides» sur la livraison d'armes plus puissantes à l'Ukraine.
RF has been striking at cities all night & morning. RF’s intention is the same: mass destruction & killing. Enough talk & political hesitation. Only fast key decisions: long-range missiles, fighter jets, operational supplies logistics for . Or else genocide can’t be stopped.
— Михайло Подоляк (@Podolyak_M) February 10, 2023
Les demandes de Kiev se font de plus en plus pressantes, alors que les forces russes continuent de pilonner la ville de Bakhmout (est) et sont à l'offensive vers Koupiansk et Kreminna, plus au nord.
dans quel contexte géopolitique ?
Cette nouvelle vague intervient au lendemain d'une tournée européenne de Volodymyr Zelensky pour réclamer également des missiles de longue portée et des avions de chasse, ce que ni les Européens ni les Américains n'ont à ce stade accepté, de crainte d'une escalade avec Moscou.
En France, le président de la République Emmanuel Macron n'a pas exclu ce jeudi que des avions de combat occidentaux soient livrés à l'avenir à l'Ukraine, mais a souligné qu'il était impossible de le faire «dans les semaines qui viennent».
Le chef de l'Etat français a en effet expliqué privilégier les armements «les plus utiles» selon lui, face à une probable offensive russe, comme les canons français Caesar.
A noter que les dernières frappes russes d'ampleur remontaient à fin janvier, au lendemain de la décision des Occidentaux de livrer des chars lourds, essentiellement des Leopard allemands, à l'armée ukrainienne.