Annoncé depuis plusieurs années, le projet d'installer des panneaux solaires sur les bâtiments publics de la Ville de Paris se concrétise enfin. Ce lundi 6 février, les 15 premiers sites qui en seront équipés ont été dévoilés.
Les sites ont été choisis. Quinze sites – parmi lesquels le gymnase Paradis (10e), le collège Germaine Tillion (12e), le centre sportif Elisabeth (14e) ou encore l'école maternelle Emelie (19e) – seront bientôt intégralement recouverts de panneaux photovoltaïques, capables de subvenir aux besoins énergétiques du bâtiment.
L'équivalent de la consommation de 700 foyers
Concrètement, dans le cadre de la saison 1 de cette opération baptisée «Energieculteurs», il s'agit d'installer pas moins de 6.000 m2 de panneaux solaires sur 12.000 m2 de toitures, pour produire l'équivalent de la consommation d'énergie électrique de 700 foyers par an.
Parmi ces sites, 3 seront réalisés directement en régie par la Ville avec 175.000 euros d'investissement, et 12 autres seront gérés par un même opérateur, dans le cadre d'une concession de service. L'opérateur sera chargé de l'installation, de la maintenance et de l'entretien des centrales solaires, en échange d'une redevance annuelle pendant 15 ans.
L'objectif de la municipalité ? «Massifier la production locale d'énergie renouvelable à Paris, tout en baissant la facture énergétique». Pour Dan Lert, l'adjoint chargé de la transition écologique et du plan climat, il s'agit surtout d'«accélérer le développement des énergies renouvelables», alors que «les scientifiques du GIEC qui nous accompagnent n'excluent plus des vagues de chaleur de 50 degrés» dans la capitale.
Des objectifs du plan climat à atteindre
Et face à ce réchauffement annoncé, les ambitions de la Ville sont colossales : atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050 et diviser par deux la consommation énergétique de la Ville à cette même date. «Aujourd'hui, nous sommes à 22 % de consommation d'énergie renouvelable dont 7 % produits localement», se félicite l'élu, qui rappelle qu'en 2015, cette consommation ne représentait que 10 %.
Pour la saison 2, la municipalité parisienne prévoit déjà d'installer de nouvelles centrales solaires mais cette fois, sur des immeubles de plus grande envergure et pourquoi pas sur «la Cité des Sciences» ou encore «l'Opéra Garnier», cite Dan Lert, qui souligne néanmoins que quelques modifications devront être intégrées au nouveau Plan local d'urbanisme (PLU) pour que celui-ci soit moins contraignant.
«Un tiers des projets tombent à l'eau», constate en effet l'élu écologiste, qui témoigne de la difficulté aujourd'hui de faire accepter certains projets par les Architectes des Bâtiments de France. «C'est possible mais compliqué du fait du patrimoine, de l'architecture de Paris. Ce n'est pas facile de solariser un toit en zinc d'un immeuble haussmannien», résume-t-il.
Ce n'est pas les premiers panneaux solaires parisiens puisqu'en avril 2021, la maire de Paris Anne Hidalgo avait déjà inauguré 600 m2 de panneaux photovoltaïques sur le toit du gymnase Emile Anthoine (15e). Près de 320 panneaux solaires y avaient été installés pour produire de l'énergie verte ensuite redistribuée au plus proche. Une initiative citoyenne portée par la coopérative EnerCit'IF, qui a déjà mis en service 15 centrales solaires à Paris.