Après le match de football opposant Lyon au RC Strasbourg du 14 janvier, plusieurs dizaines d'individus cagoulés et vêtus de noir avaient tenté d'approcher les joueurs locaux et avaient violemment pris à partie les CRS, faisant 13 blessés. Au terme d'une minutieuse enquête, les policiers ont interpellé 22 personnes.
A l'issue de longues investigations, 22 individus ont été arrêtés pour s'en être pris à des CRS en marge de la rencontre de Ligue 1 Lyon-Strasbourg du 14 janvier dernier.
Ce jour-là, la tension était déjà forte avant le match alors que le bus des joueurs de Lyon approchait du stade. Fumigènes, bombes agricoles, les supporters voulaient mettre la pression à «leurs» footballeurs pour ce match contre Strasbourg, exigeant de bons résultats.
Alors à la fin de la rencontre, quand le coup de sifflet final a signé la défaite des Lyonnais 2-1, les supporters très radicaux des virages nord et sud ont essayé d'envahir la pelouse. Et c'est une demi-heure plus tard que la situation a dégénéré.
"Vers 23h30, explique une source proche du dossier à CNEWS, environ 200 individus vêtus de noir et cagoulés se sont présentés devant une des portes d'accès qui donne sur la route intérieure du stade avec la ferme intention d'aller voir les joueurs lyonnais dans les vestiaires. Mais les CRS se sont interposés. Et ça a été un déferlement de coups et de jets de projectiles de la part de ces individus".
Les CRS ont été pris à partie. Face à eux, les supporters ont lancé des barrières Vauban, des panneaux, des chaises. Malgré les jets de lacrymogènes des forces de l'ordre, ils se sont maintenus sur place et ont fait durer l'affrontement.
Des renforts ont été appelés, les CRS ont multiplié les bonds offensifs pour faire reculer les assaillants qui, pour certains, viennent au corps à corps. Un policier a été mis à terre.Un coup de pieds a cassé la lanière de son casque qui est tombé, il a été roué de coups. Il a reçu six points de suture au crâne.
Au total, 13 CRS ont été blessés, un individu a été interpellé sur le vif et présenté dans la foulée en comparution immédiate. Une enquête a été ouverte pour violences aggravées, dégradations aggravées et participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations.
Et c'est après un minutieux travail d'enquête, de visionnage de caméras de vidéo surveillance et de caméras-piétons que les enquêteurs de la sûreté départementale de Lyon ont remonté jusqu'à 22 individus, jeunes majeurs pour la plupart, interpellés jeudi au petit matin, à Lyon, Vesoul, Orange ou encore Montpellier.
Si quatre ont été mis hors de cause, les autres ont reconnu à différents degrés les faits reprochés. Infirmier, ingénieur, ouvrier, web designer, graphiste, ils sont tous supporters des virages nord et sud.
L'un d'entre eux avait déjà commis des violences en 2021 au stade Charléty et avait notamment écopé d'une interdiction de stade qui s'achevait fin 2022. Les enquêteurs le suspectent d'avoir été le premier à mettre un coup au CRS passé à tabac le 14 janvier. Les autres étaient pour la plupart inconnus des services de police, mais certains avaient déjà eu dans le passé des interdictions de stade.
Six ont été présentés à un magistrat ce vendredi. Parmi eux, quatre devaient être jugés en comparution immédiate et deux faire l'objet d'une CRPC (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité). Figure dans le lot, un quadragénaire venu ce soir-là avec son fils de 13 ans. Un homme que l'on voit sur les vidéos lancer des barrières Vauban.
Douze autres des interpellés ont fait l'objet d'une composition pénale.